Car un régime riche en huile de poisson ou un régime riche en saindoux (graisse de porc) produisent des bactéries très différentes, ici dans les intestins des souris.
- Ainsi un apport important de graisses saturées affecte le microbiote intestinal de telle manière qu’il va, via différentes voies de signalisation, favoriser le développement de l’obésité.
- un régime riche en huile de poisson ou acides gras polyinsaturés va entrainer l’effet contraire, via le microbiote » associé « , soit réduite l’inflammation et la prise de poids.
Le microbiote peut être un agent indépendant aggravant ou bénéfique : Les chercheurs ont prélevé puis transféré ces populations bactériennes spécifiques à chaque régime alimentaire chez des souris et confirment ainsi la part de responsabilité de ces bactéries intestinales dans les effets bénéfiques comme dans les effets néfastes :
- les souris qui ont reçu des greffes de microbes intestinaux associés à une alimentation de 11 semaines riche en huile de poisson se montrent protégées contre l’inflammation et le gain de poids,
- des souris transplantées avec des microbes intestinaux associés à un régime riche en acides gras saturés, présentent une inflammation et rapidement un surpoids.
Ces dernières données suggèrent que le microbiote peut être un agent indépendant aggravant de l’inflammation, associé à l’obésité induite par l’alimentation.
De manière plus positive, ces données suggèrent qu’un probiotique pourrait contribuer à contrer les effets nocifs d’un régime trop riche en graisses saturées.
Vers des probiotiques anti-troubles métaboliques ? Le Dr Robert César de l’Université de Göteborg, auteur principal de l’étude se déclare lui-même surpris par les différences de communautés bactériennes, du microbiote, avec les 2 types d’acides gras. Sa prochaine étape, vérifier, toujours sur la souris, que la transplantation du microbiote fécal peut permettre d’améliorer la santé de souris nourries avec un régime riche en graisses saturées. Déjà, dans la ligne de mire des chercheurs, les bactéries Akkermansia muciniphila qui semblent apporter ces bénéfices et pourraient être utilisées comme souche probiotique et thérapeutique.
Source: Cell Metabolism Sept, 2015 DOI: 10.1016/j.cmet.2015.07.026 Crosstalk between Gut Microbiota and Dietary Lipids Aggravates WAT Inflammation through TLR Signaling (Visuel@ Caesar et coll / Cell Metabolism)
Lire aussi: PRÉ et PROBIOTIQUES : L’espoir de pouvoir moduler le microbiote -