Le restaurant de l’amour retrouvé – Ito Ogawa

Par Arieste @Arimya35

J’ai acheté ce livre complètement par hasard en librairie sur les conseils du libraire, ayant juste envie d’un livre sur l’Asie pour le club de lecture, qui ne soit ni trop gros, ni trop cher.

Ce qu’en dit la quatrième de couverture :

« Une jeune femme de vingt-cinq ans perd la voix à la suite d’un chagrin d’amour, revient malgré elle chez sa mère, figure fantasque vivant avec un cochon apprivoisé, et découvre ses dons insoupçonnés dans l’art de rendre les gens heureux en cuisinant pour eux des plats médités et préparés comme une prière?

Rinco cueille des grenades juchée sur un arbre, visite un champ de navets enfouis sous la neige, et invente pour ses convives des plats uniques qui se préparent et se dégustent dans la lenteur en réveillant leurs émotions enfouies.

Un livre lumineux sur le partage et le don, à savourer comme la cuisine de la jeune Rinco, dont l’épice secrète est l’amour. »

Mon avis :

Je connais très peu la littérature japonaise, et cette découverte fut réussie. Ce livre est plein de poésie, d’espoir, de rédemption et d’amour. Dès les premières pages, on est solidaire de Rinco qui perd tout, y compris sa voix, et doit aller chez sa mère. Rinco se reconstruit en fondant un restaurant, où elle ne servira qu’un repas par jour, élaboré avec soin avec de bons produits, en s’inspirant des désirs des clients. A travers sa cuisine, Rinco arrive à apaiser les âmes, dénouer les tensions, donner de l’amour. Les descriptions de l’auteur sont très poétiques, pleines de délicatesse et d’amour du travail bien fait. Chaque repas servi par Rinco est l’occasion d’un moment d’émotion chez les personnages, mais aussi pour le lecteur.

Pour la lectrice occidentale que je suis, cette incursion au Japon fut fascinante. On observe des réactions des personnages très différentes de celles que des occidentaux auraient pu avoir dans des situations analogues. Les japonais s’expriment peu dans les mots, les gestes en sont d’autant plus chargés de signification. Plutôt que de râler ou de s’apitoyer sur son sort, Rinco se reconstruit lentement et difficilement, en choisissant l’action et l’ouverture aux autres et à leurs sentiments. La guérison viendra de là, et le bonheur aussi. Une vision de la vie différente, à laquelle la lecture nous ouvre et nous donne envie d’y réfléchir.

Un très beau livre, que je conserverai précieusement dans ma bibliothèque, comme un trésor de poésie et de douceur.

Le restaurant de l’amour retrouvé
Ogawa Ito
Editions Philippe Picquier
Picquier Poche
2008, traduit en 2013, sortie poche en 2015
8€


Classé dans:Je lis, littérature asiastique Tagged: Ito Ogawa