Notre voyage en Argentine est sans doute un des plus représentatifs de notre façon de voyager. Nous nous étions retrouvés la veille du départ à 21h sur notre lieu de travail pour décider des arrêts effectifs que nous marquerions durant les quinze jours de notre voyage. Il a fallu faire des choix à l’aveugle. Nous ne savions pas, par exemple, que nous allions avoir un tel coup de coeur pour la Patagonie et qu’il serait aussi difficile de s’en aller vers le nord. Nous n’avions pas envie, ni besoin de chaleur. Mais la région nous réservait des surprises. Pourtant à la veille de notre départ pour l’Argentine, je compulsais les forums pour trouver des activités dans la région d’Iguazu (j’étais prévenue qu’il fallait sans doute composer sans la visite de Salta que j’avais pourtant très envie de compter parmi nos étapes). En lisant les témoignages des gens qui nous avaient précédés dans la région, je tombais sur celui d’un jeune homme apparemment extatique qui décrivait « le Parque das aves » de Foz do Iguaçu en ces termes « j’ai été dans un parc d’oiseaux… je n’en n’avais jamais vu de pareils ». Ces mots ne tardèrent pas à devenir le leitmotiv de notre séjour dans le nord.
Nous avions prévus la visite du côté brésilien des chutes d’Iguazu, et en même temps des arrêts vers d’autres points d’intérêts situés dans un périmètre restreint. Nous n’avions pas bien compris les explications de notre interlocuteur quand nous avions réservé la journée. J’étais persuadée d’avoir compris que le parc des oiseaux (incontournables à mes yeux) comptait parmi les étapes. Après notre visite impressionnantes aux chutes, des images profondément ancrées dans notre mémoire, nous repartons vers le minibus. L’heure du déjeuner déjà bien entamée, nous faisons une halte dans un endroit gigantesque. Une salle remplie de tables de banquet, un buffet bien garni et le fumet de la viande qui vient nous chatouiller les narines. Malgré le caractère franchement « attrape-touristes » de cet endroit, nous nous régalons du repas, et nous en profitons pour discuter un peu avec les gens qui font l’excursion avec nous. Parmi eux, deux amies anglaises, embarquées dans un voyage de plusieurs mois à travers toute l’Amérique Latine. Elles nous parlent de la Bolivie, des baleines de la péninsule de Valdes, et de leurs prochaines étapes au Brésil.
Notre estomac bien rempli nous voici repartis, moi un peu inquiète de m’éloigner autant des environs d’Iguazu, car le parc des oiseaux se trouve vraiment tout près. Finalement la digestion m’enveloppe d’une douce torpeur et je m’endors.
A mon réveil, je remarque que le minibus vient de s’arrêter, et que nous nous étions assoupis tous les deux. Notre guide explique nous allons rester ici quelques temps, il indique l’heure de rendez-vous, et il brandit un iPhone quelques autres objets électroniques. En descendant du bus, nous empruntons les deux amies anglaises et du reste du groupe. Le paysage a changé : ici les poteaux électriques sont surchargés, la lumière aveuglante souligne les allers et venues incessantes des habitants, qui utilisent d’ailleurs tous types de moyens de transports, ou qui transportent tout et n’importe quoi. Je pense deviner que l’on est au Paraguay, et je redoute cette perspective. Cette fois, si on est à Ciudad del Este, nous n’irons pas au « Parque das aves ».
En suivant le groupe, nous nous retrouvons dans une boutique d’appareils électroniques et nous comprenons qu’il s’agit là d’acheter des appareils à plus bas prix. L’étape ne nous intéresse absolument pas, et nous ne nous sentons pas trop à notre aise au milieu de ces autres personnes qui font littéralement leur marché. Nous partons donc tous les 4, avec les deux amies anglaises, dans ce qui semble une galerie commerciale. Ici, on vend de tout. Des boutiques entières sont consacrées à la vente de majorettes (les petites voitures), de maroquinerie, de ci ou de ça. Les deux amies semblent y trouver leur bonheur finalement et nous ne savons que faire.
Ciudad del Este est la deuxième ville du Paraguay, et c’est aussi une zone franche, en termes fiscaux. Elle attire beaucoup de brésiliens à la recherche de produits bons marché.
Greg me fait remarquer les gens armés devant les magasins de tapis (WTF ??) et je finis par lui proposer de retourner au point de rendez-vous plutôt que de trainer dans les parages.
Nous nous installons près de la station de bus, où ces derniers rivalisant de décorations, de couleurs et de grandeur, effectuent un ballet perpétuel, en cédant le passage à des embarcations plus modestes. Je m’amuse à observer ce tableau, presque incongru. La circulation est étonnante. J’essaie de saisir cette lutte de taille entre les véhicules, les passages de voitures où un jeune homme est souvent perché, ou le transports de marchandise.
Puis nous osons partir faire le tour du paté de maisons. Beaucoup de bâtiments sont en cours de construction, et nous surprenons des scènes de vie touchantes.
Nous retournons à notre poste, je souris en voyant cette étrange scène d’un nounours géant embarqué à l’arrière d’une moto, 3e passager insolite.