Présentation de l'animal par Ambrose Bierce :
" Cochon. Animal étonnamment proche de la race humaine par la vivacité et la splendeur de son appétit. "
En effet, le cochon a une constitution anatomique proche de l'homme, n'en déplaise aux personnes de confession musulmane.
Qui n'a pas entendu une mère fustigé son enfant avec ces mots, " tu manges comme un cochon " ? Sale est le cochon ? Pierre Loti le défend : " Le cochon n'est devenu sale que par suite de ses fréquentations avec l'homme ; à l'état sauvage c'est un animal très propre. "
Sus scrofa domesticus pour les latinistes. Domestiqué ! Oui domestiqué, comme votre chat, il peut être animal de compagnie, et comme votre chat, fera ses besoins dans une litière s'il vous plaît.
Pierre Magran écrivait à propos du cochon : " ... l'homme ... le nourrit mais il lui en laisse tout le remords ... chaque soir, quand apparaît sur la soupe épaisse la couenne du lard, c'est comme si le cochon de l'année venait vous parler de sa gentillesse. "
Le cochon est utilisé dans des applications thérapeutiques pour la chirurgie cardiaque, la production d'insuline ou d'anticoagulant, ses organes internes sont de même taille que celle des humains dont la peau est également très proche et peut être utilisée pour soigner les grands brûlés.
En France, été 2015, crise dans l'élevage de porcs. Il est important de dire que l'élevage est à 95 % industriel.
Certains députés ont manifesté leur désapprobation envers la pratique du broyage des poussins - voir mes propos et la vidéo - seulement ils ferment leurs "groins" sur des méthodes pas beaucoup plus respectueuses dans l'élevage des porcs.
Les méthodes de production des cochons sont similaires d'un pays à l'autre, identiques en France, en Italie, au Canada ou même en Chine. D'immenses bâtiments peuvent contenir 3 000, 5 000 truies ou avantage, une concentration extrême pour plus de profits. Les animaux sont entassés ne sortent jamais de leurs cages où ils vivent non pas dans de la paille qu'il faudrait la changer mais sur des caillebotis inconfortables qui collectent leurs déjections dans des fosses à lisier. Sur leurs lieux de vie, étroits, sombres, quelquefois des porcs succombent, asphyxiés par leurs propres flatulences.
Pas d'état d'âme quand l'on travaille dans une usine à fabriquer des jambonneaux sur pattes, construites sur un système mortifère dans lequel l'existence même des animaux est secondaire. Pas de pitié pour les bêtes qui n'entrent pas dans les normes productives, quand bien même si l'État français a légiféré dernièrement pour dire que ce sont des doués de sensibilité, seule la valeur marchande importe, et les sujets estampillés " non-valeurs " sont illico exécutés, mis au rebut. Personne ne souciera de la cause de la mort de l'animal ou de la manière dont il a été traité, d'autant que le cochon ne fait pas partie du régime des personnes à confession musulmane, nulle préoccupation éthique, valeur inscrite dans dans la tradition islamique, la seule valeur qui compte est productivité.
A croire Charles Monselet, qui affirme que " tout homme a dans son cœur un cochon qui sommeille ", et dans ce sanctuaire de l'industrie, il est hors de question de réveiller le pernicieux. Le personnel de l'exploitation n'est pas là pour penser ; le silence est de mise dans ce système mortifère où s'efface l'existence même des animaux.
Ne dit-on pas " dans le cochon, tout est bon ... ", oui, mais très souvent on oublie la fin de l'adage, " ... sauf le cri ", et si vous aviez été témoin comme moi de la pendaison d'un cochon, vous n'auriez plus la même vision de votre tranche de jambon sous cellophane.
Dans le discours où Sir Winston Leonard Spencer Churchill dit, " ... les cochons nous considèrent comme des égaux ", je ne vois que des cochonneries.