Il est vrai qu’il est naturel de ne pas penser à son sommeil jusqu’à ce qu’il devienne un problème dans notre vie.
Dans les lignes qui vont suivre, je vais tout d’abord partager avec vous la manière dont les « bons » et les « mauvais dormeurs » abordent leur sommeil. Puis je vous dévoilerai certaines clés pour ne pas tomber dans le piège de l’insomnie.
« Bon » ou « Mauvais dormeur », tout est relatif.
Lorsque l’on pense à son sommeil, il est préférable de prendre du recul et de relativiser. Il n’est finalement pas très pertinent de parler de « bon » ou de « mauvais dormeurs ». En effet, certaines personnes vont dormir 4h et être totalement reposées alors que d’autres dormiront 8h et continueront à ressentir la fatigue le matin. La qualité du sommeil reste donc encore à la subjectivité du dormeur le matin au réveil.
La plupart des gens qu’ils se considèrent comme de « bons dormeurs » passent de bonnes mais aussi de mauvaises nuits. Certes, ils dorment généralement mieux que les « mauvais dormeurs », et leur sommeil est généralement moins fragmenté. Cependant, occasionnellement, les « bons dormeurs » expérimentent également de mauvaises nuits.
De même, les personnes qui se considèrent comme insomniaques dorment mal la plupart du temps. Il faut considérer que les personnes qui souffrent d’insomnie ont au moins 3 mauvaises nuits chaque semaine. Mais malgré tout, même les insomniaques ont également des nuits où leur sommeil est normal et reposant.
J’imagine que certaines personnes souffrant d’insomnies bouillonnent à l’idée que je puisse dire qu’occasionnellement ils passent de bonnes nuits de sommeil ! Alors qu’en fait, vous vous dites que vous n’avez pas passé une bonne nuit de sommeil depuis des années ! Je respecte votre ressenti, mais encore une fois je parle d’un point de vue relatif. Tout ce que je dis est que vous êtes susceptibles d’avoir des nuits qui sont mieux que d’autres. Il est inhabituel pour une personne souffrant d’insomnie d’avoir une expérience de sommeil identique chaque nuit et donc uniquement de mauvaises nuits.
Il faut réaliser que le sommeil peut être variable pour tous les dormeurs bien que cette variabilité soit beaucoup plus prononcée chez les personnes souffrant d’insomnie.
Mais pourquoi les « bons dormeurs » ont également des nuits où leur sommeil est perturbé?
Premièrement, les personnes qui dorment habituellement bien ne se tiennent pas à des routines d’hygiène de sommeil. Nous vivons bel et bien dans le monde réel, et cela implique inévitablement une certaine variabilité dans la façon dont nous occupons notre temps. Tous les changements dans nos rythmes de vie (travail, sorties tardives, alcool, grasse matinée, etc…) ont des conséquences sur notre sommeil. Et tous ces perturbateurs du sommeil ont également des conséquences sur les nuits des « bons dormeurs ».
Deuxièmement, les mêmes expériences qui contribuent à perturber le sommeil des personnes atteintes d’insomnie affectent également, de temps à autre, les gens qui normalement dorment bien. C’est le cas typique du stress qui touchent les « bons » comme les « mauvais dormeurs » et qui inévitablement perturbe le sommeil. Tout le monde a déjà connu ce moment où vous êtes allongés dans votre lit, éveillés avec votre esprit en pleine effervescence. Vous ne trouvez pas le sommeil parce que vos peurs et vos angoisses monopolisent vos pensées.
Le piège dans lequel il ne faut pas tomber si vous ne voulez pas développer des insomnies chroniques.
Certaines personnes ayant des insomnies pensent à leur sommeil en terme de « tout ou rien », « de bon ou de mauvais sommeil », de « bonne ou de mauvaise nuit ». Mais cette manière de penser n’améliorera pas la situation. Vous devriez commencer à voir les nuances de gris dans votre manière d’aborder la qualité de votre sommeil.
A l’inverse, d’autres personnes vont convenir d’une certaine variabilité dans leurs expériences de sommeil. Mais cette prise de conscience peut-être très frustrante. Si vous faites partie de ces personnes, vous vous êtes peut-être déjà posé la question:
« Si parfois j’arrive à faire de bonne nuit de sommeil, alors pourquoi je n’arrive pas à le reproduire chaque nuit? »
N’ayant pas prise sur ce qui perturbe votre nuit de sommeil, vous pouvez vous sentir frustrés et donc réveillés. L’imprévisibilité de l’insomnie est peut-être sa pire menace.
Identifier les déclencheurs de l’insomnie.
Il est important de comprendre quels pourraient être les facteurs déclenchant vos insomnies. Vous pouvez penser à de nombreux facteurs comme les changements d’horaires, les changements dans votre environnement de sommeil, trop de stress au travail, des problèmes de santé, une anxiété lancinante, etc…
Cependant vous pouvez aussi penser que si ces perturbateurs sont temporaires alors lorsqu’ils disparaissent, le sommeil revient et les insomnies s’évanouissent. Malheureusement, ce n’est pas le cas pour beaucoup d’insomniaques. Si vous êtes dans ce cas, alors posez-vous la question des comportements que vous avez changés durant cette période où les facteurs perturbateurs étaient présents. Avez-vous changé des routines de sommeil? Sachant que vous aviez du mal à dormir, il est possible que vous alliez vous coucher plus tôt en pensant que vous aurez plus de temps pour dormir suffisamment. Et c’est typiquement la première erreur d’une grande série que vous commencez à faire.
N’accordez pas trop d’importance au sommeil si vous voulez dormir
Une autre erreur très commune que certaines personnes font et qui les conduit à développer des insomnies est d’entretenir la croyance suivante:
« La fatigue, les problèmes d’attention, les douleurs, les pertes de mémoires, etc… sont les conséquences exclusives de mes problèmes de sommeil ».
Si vous pensez de cette manière, alors vous ouvrez la porte à l’installation sur le long terme des insomnies. En effet, les insomniaques développent souvent une appréhension au moment d’aller se coucher associant le lit et même leur chambre à la frustration de ne pas trouver le sommeil. De nombreuses méthodes existent et sont utiles pour réduire le stress qui accompagne l’heure du coucher.
- Certaines techniques comme la relaxation musculaire visent à réduire l’activation du corps.
- D’autres techniques visent plutôt à traiter les activités mentales inopportunes telles que les pensées intrusives.
- D’autres approches visent en parallèle à modifier certaines de vos croyances et attitudes à propos du sommeil et des conséquences de l’insomnie.
Nous ne sommes pas tous égaux face au sommeil
Il est vrai que comme je le mentionnais au début de cet article, il existe des personnes qui malgré une hygiène de sommeil très moyenne arrivent à dormir sur leurs deux oreilles. Et d’autres personnes qui malgré une conduite exemplaire connaissent de temps en temps ou régulièrement des nuits d’insomnie. Mais d’un côté comme de l’autre rien n’est irréversible. De « bons dormeurs » pourront un jour connaître l’insomnie et inversement un insomniaque s’il est accompagné et aidé efficacement peut bien évidement sortir de ce cercle vicieux de l’insomnie.
Peut-être que tout le monde ne pourra pas devenir un « bon dormeur » tout le temps et qu’il est vrai que certains ont plus de chance que d’autres pour gérer les perturbations de leur sommeil. Mais cela ne veut pas dire que votre sommeil ne peut pas être amélioré bien au contraire. Alors peut-être qu’une première étape serait de changer sa manière de percevoir ses problèmes de sommeil et d’éviter de blâmer l’insomnie pour tous ses malheurs. Plus vous donnerez de l’importance aux effets de vos mauvaises nuits sur votre vie, et plus vous vous enfoncerez dans les sables mouvants de l’insomnie.
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