Le Cinéma je le vis avec un grand C.
Je l'ai étudié, écrit, tourné, visionné, incarné, vécu et la rupture n'aura jamais été totale quand j'ai choisi de faire des choix versant dans le familial à l'aube des années 2000.
Ce qui m'a aussi rendu moins tolérant quand je vois des films mal travaillés. Rien ne m'impressionne plus qu'une bonne histoire. Ce qui ne m'empêche pas de m'extasier devant des films comme Sin City. Mais qui m'éloigne de tout Besson, qui tourne peut-être pas si mal mais écrit comme un ado de 14 ans.
Je consomme encore aujourd'hui, depuis 2009 je dirais, beaucoup beaucoup de films. La plupart du temps seul. Et à des moments où je choisis de voyager dans la tête d'un auteur, d'un univers, d'une texture mentale, où je choisis de me prêter pendant 90, 100, 120 ou 160 minutes dans une proposition qui me transportera ailleurs ou me passera 100 pieds au dessus de la tête.
Je baigne dans le cinéma comme on lirait un journal de la première à la dernière page. Je me laisse emporter, parfois entre 6 et 8 le matin. D'autres fois, à la place de dormir en jeune après-midi après une nuit de travail.
Je plonge avec bonheur dans les univers d'auteurs.
J'aime les histoires.J'aimes les images.
J'aime les idées.
Les trois ensemble ça donne du Cinéma.
Une fois par mois, en ouverture de celui-ci et jusqu'à la fin de l'année, je vous propose 10 films, pas obligatoirement les meilleurs, qui m'ont parlé quand je les ai visionnés. Il est possible que les films semblent concentrés sur des productions d'Amérique, mais étant américain, il ne faudra pas trop m'en tenir rigueur.
Je n'ai aussi pas tout vu quand même...
Voici 10 films des années 70 qui m'ont nourri de manière enrichissante.
Aguire, The Wrath of God/Apocalypse Now. 1972/1979. Allemagne/États-Unis
Arrrrrgh! quelle décénie parfaite (Normal! elle m'a fait naître!) dur de ne choisir QUE 10 films! Je commence déjà avec deux. De deux étudiants du cinéma. En effet, les années 70 voyaient tourner des gens qui avaient non seulement aimer voir des films par le passé, mais qui l'avaient aussi étudié. C'était le cas de Werner Herzog en Allemagne et de Françis Ford Coppola en Amérique. Le premier allait tourner l'année de ma naissance, l'histoire d'une mission espagnole du XVIème siècle, dont le principal chef de mission (menaçant Klauss Kinski) allait tenter de saboter les plans sans arrêts pour tenir tête à Pizarro. Une grande partie du film se déroule à bord d'un radeau dans la jungle. Voilà pourquoi j'y trouve une parenté avec le fameux film de Copolla.Adapté d'un livre de Joseph Conrad celui-là et ramené dans les faits divers entourant les dérivés de la guerre du Viet-Nam le film de Copolla est splendide. Une cicatrice très vive aux États-Unis. Deux chef-d'oeuvre.
One Flew Over the Cukoo's Nest. 1975. États-Unis.
La lutte intestine entre le patient MacMurphy (Jack Nicholson) et l'infirmière (Miss Ratched) est un microcosme des luttes de pouvoir qui ont marqués les mouvement sociaux dans les années 70. À une époque où les mouvements sociaux étaient réellement sociaux. Ken Kesey, l'auteur du livre adapté par Laurence Hauben et Bo Goldman, a si détesté le traitement de son oeuvre, qui était raconté du point de vue de l'indien "Chief" Bromden dans le livre, qu'il a poursuivi l'équipe de production et a gagné sa cause. Le film en soi reste fameux. De jeunes Danny DeVito, Christopher Lloyd et Brad Dourif y sont exceptionnels. Sans parler des deux principaux protagonistes.
La Maman & La Putain. 1973. France.
219 minutes de verbe peuvent effrayer bien des gens et je n'ne voudrais pas à quiconque de ne pas aimer ce film qui fait parler Jean-Pierre Léaud (Alexandre). Bernadette Lafond (Marie) et Françoise Lebrun (Veronika) dans un triangle amoureux ou rien n'est facile. Jean Eustache traite du syndrome de celle que l'on recherche principalement pour le corps et les plaisirs de la luxure et celle avec laquelle on voudrait faire des enfants. Bien que le film parait si naturel et improvisé, tout a été soigneusement dialogué sur plus de 300 pages et bien pratiqué/chorégraphié. Eustache s'est inspiré de la France post Mai-68 et de ses propres relations avec Françoise Lebrun dont il a repris (au meilleur de leurs souvenirs) la plupart des dialogues qu'ils se sont échangés. Je ne lasse pas de ce film. Il passe une fois par année, la nuit, à Télé-Québec et je tombe toujours dessus par hasard. Difficile à trouver.The Deer Hunter. 1978. États-Unis.
Le scénario original parlait de roulette russe et de gambling à Las Vegas. Micheal Cimino en a acheté les droits et a fait réécrire par Deric Washburn une histoire une histoire sur les effets ravageurs de la guerre du Viet-Nam sur une petite communauté d'amis à Pittsburgh, tout en gardant une parenthèse (fameuse) de roulette russe. Casting impeccable avec DeNiro, Streep, Walken, Savage et Cazale. Ce dernier, ce mourant du cancer du poumon. ne verra jamais le produit fini. Comme la production ne voulait pas assurer un acteur qu'on savait qu'il mourrait peut-être même sur la plateau, c'est DeNiro lui-même (ce qu'il a caché et nierait) qui a payé pour que son ami joue dans le film. Class act. Grand film. One shot.
Taxi Driver. 1976. États-Unis.
Tiens! DeNiro encore! Chez Scorcese cette fois. Le scénario de Paul Shrader lui a été inspiré de ses années où il vivait dans sa voiture comme livreur de pizza et restait obsédé par l'envie d'une relation avec une copine qui ne voulait rien savoir de lui. DeNiro est un ange vengeur à l'équilibre fragile qui reste encore extrêmement pertinent au pays des tireurs fous des États-Unis. Celui qui tentera d'assassiner Ronald Reagan dira qu'il avait tenté d'attirer l'attention de Jodie Foster, 13 ans, lorsqu'elle a tourné le film...
Le Charme Discret De La Bourgeoisie. 1972. France/Italie/Espagne.
Jean-Claude Carrière se sont amusés à écrire un scénario ou un souper entre amis, n'arriverait jamais à se réaliser pour des raisons toujours plus absurdes les unes que les autres. Avec Fernando Rey, Paul Frankeur, Delphine Seyrig. Bulle Ogier, Jean-Pierre Cassel (père de Vincent), Stéphane Audran et les présences de Michel Piccoli et Claude Piéplu. Très drôle.Nous Nous Sommes Tant Aimés. 1974. Italie.
L'amitié entre trois compagnons d'armes durant la guerre, et la même femme désirée des trois, qui, à trois périodes différentes, et sur plusieurs années, fréquentera chacun d'eux. La vie sépare tout ces gens après la chute du fascisme et l'avènement de la République. Formidable film d'Ettore Scola, scénarisé par lui et le tandem Age/Spinelli.
Annie Hall. 1977. États-Unis.
J'ai failli mettre Play It Again, Sam, une comédie charmante, l'un des premiers efforts écrits pour le cinéma par Woody. J'ai failli mettre aussi Manhattan, brillant grace à la photographie de Gordon Willis, et qui témoigne d'une véritable amour pour New York (et les jeunes filles diront les langues sales...) J'avais mis Love & Death, le plus drôle film de Woody Allen à mon avis, mais je ne pouvais pas renier son film d'amour romancant, justement, sa liaison avec Diane Keaton, qui elle, a lancé une mode avec ses tenues qui sortaient de sa vraie garde-robe. Des histoires d'amour racontées comme celle dans Annie Hall du point de vue d'Alvy Singer: n'Importe quand!
A Clockwork Orange. 1971. Royaume-Uni.
Filant en douce en Angleterre pour faire oublier qu'Il aurait peut-être fourni des décors pour les images de l'homme sur la lune, Stanley tourne "un petit" film (ses mots à lui) d'anticipation qui est aussi une satire de la société moderne adapté du roman du même nom d'Anhtony Burgess. La psychologie comportementale et le conditionnement psychologique y sont sévèrement critiqués et Stanley, comme toujours, mais particulièrement dans ce film. nous présente des plans tout simplement parfaits de la première à la dernière image. Stan était le plus grand. Même quand il pensait faire "petit" (Il voulait surtout tourner Napoléon*, mais ne trouvait pas le financement pour le faire et c'est donc rabattu sur ce phénoménal film)The Godfather/The Godfather II. 1972/1974. États-Unis.
La décennie 1970 était celle de Coppola. Selon moi, ses 4 meilleurs films y ont été tournés. Ces deux-là, sont pour moi un seul et même film. Rares sont les suites aussi bonnes, sinon meilleures que le film original. Ces deux films doivent être vus successivement. Le second expliquant partiellement le premier. La mafia intrigue et fascine. La mafia elle-même, a trouvée très juste le traitement que ce fils d'immigré italien a présenté. de leur milieu. Le mot "mafia" ne sera jamais mentionné dans les films. "cosa nostra", oui, une ou deux fois. Bien des gens s'y sont (malheureusement) reconnus. C'est aussi une histoire de famille digne des Borgias. Aussi grandiose et tragique. Extraordinaire combinaison de films. La meilleure de tous les temps à mon humble avis.
Les Stones à la fin des années 60, chantaient de plus en plus le sexe, ils le feraient encore plus dans les années 70. Le cinéma, rôdait autour du sujet. C'était toutefois les sujets d'actualités qui préoccupaient davantage.
Fameuse décennie, fameux cinéma.