Un film de Axelle Ropert (2013 - France) avec Laurent Stocker, Cédric Kahn, Louise Bourgoin, Serge Bozon, Camille Cayol
Assez charmant !
L'histoire : Boris et Dimitri sont deux frères, médecins, fusionnels, qui reçoivent même les patients ensemble. Ce qui n'est pas la meilleure solution pour que leur cabinet soit rentable. Mais leur petite association leur plaît ainsi. Côté coeur, c'est le désert. Boris ne se sent pas l'âme d'un mari et d'un père de famille. Dimitri songe surtout pour l'instant à tenter de se défaire de son alcoolisme. Et puis un jour, ils tombent amoureux... de la même femme.
Mon avis : Désormais, nous allons choisir une partie de nos films en fonction des critiques de notres Studio Ciné Live. Ce n'est pas forcément ce qui se fait de mieux dans le genre, mais l'offre papier n'est pas très large, et ledit papier reste plus pratique à consulter : on l'a sous le coude, et numéro par numéro, on prendra tous les films qui ont au minimum trois étoiles. On verra au fil du temps si cette solution nous convient... ou si on doit changer de support. Fastoche. Ce sera de toutes façons beaucoup mieux que les étoiles débiles du Télé Loisirs !
Et bien voilà un petit film français réussi. Frais, tendre, amusant, extrêmement bien interprété, même par Louise Bourgoin que d'habitude je couvre de quolibets désobligeants ! Le duo des deux frères, assez inattendu, est plutôt comique, presque burlesque ; on rit de leurs manies, on s'émeut de leurs faiblesses, on adore leur classe et leur respect l'un envers l'autre.
Les Français ne savent pas faire de comédie romantique, avec les antagonismes, les fantasmes, l'humour annoncé. Nous avons pourtant une catégorie de jeunes réalisateurs (je citerais Emmanuel Mouret entre autres) qui font dans l'histoire d'amour, mais avec un pragmatisme bien de chez nous : pas d'opposition sociale, pas de princesse et de berger ou inversement, pas de gros éclats de rire, mais quelque chose de doux amer, de tendre, entre personnes tout ce qu'il y a de plus normal (non, un homme d'affaires richissime et une prostituée de bas quartiers, ce n'est pas courant). Moins spectaculaire mais plus poétique. Avec ce genre de films, on est plus près de Truffaut que de Gary Marshall.
La réalisation est délicate, élégante, toute en fluidité et souplesse, avec souvent de jolies images et un beau travail sur la lumière. Le tout dans le Chinatown parisien qui apporte encore un peu plus de charme à cette histoire, un charme urbain qui surprend, habitués que nous sommes aux tours de New York, aux palmiers de L.A. ou aux immeubles haussmaniens de nos villes.
Franchement, une bien agréable surprise.
Les professionnels ont généralement beaucoup apprécié. Le public lui semble ne pas avoir été sensible au charme du film. 110.000 entrées.