Dernier jour du mois de septembre...
Comme me disait l'un de mes voisins à l'humour très parisien, "pour l'été, ça sent le sapin...".
Je suppose qu'il visait l'enterrement de ses congés et non pas une fin prochaine.
Cela ne vous aura pas échappé, et il suffit de contempler la mine peu réjouie (mais bronzée) de nos concitoyens usagers du métro à Paris pour s'en assurer. D'autres signes ne trompent pas, qu'il s'agisse de la circulation de nouveau très dense ou le réveil soudain de nos élites qui communiquent à nouveau sur leurs projets et leur énergie toute nouvelle après un repos bien mérité.
Il semblerait que le spleen de la rentrée soit une maladie universelle, et je ne vous cacherai pas que le retour en ville après quelques semaines maritimes en ce qui me concerne n'a pas été des plus faciles !
Et pourtant, est-ce la nostalgie de cette parenthèse, ou bien la perspective du retour aux affaires qu'il faut incriminer ?
Parlons-en de la nostalgie : moustiques, coups de soleil, heures passées à dénicher une boulangerie ouverte, canicule dévastatrice, enfants qui renâclent devant leurs devoirs de vacances, avions retardés ou trajets interminables en voiture, films débiles de l'été, livres qui n'en finissent pas, méduses agressives, rosé pas assez frais qui ne l'est pas moins, nourritures exotiques et compagnons irascibles, supplice de la carte postale... stoppons-là, on va croire que je suis de mauvaise foi !
Parlons plutôt : de l'odeur des protèges-cahiers tous neufs, du temps retrouvé pour soi quand les enfants sont casés, des terrasses de café qui jouent les prolongations, des gambettes bronzées qui défilent sous nos yeux, des récits de vacances de nos collègues ô combien exaltants, de la joie à retrouver une boîte mail au bord de l'explosion avec ses 2000 messages non-lus, des programmes télé enfin dignes de ce nom, sans oublier la saine nourriture du restaurant interentreprises qui nous a tant manqué...
A bien y réfléchir, j'ai beau retourner l'affaire dans tous les sens, je persiste à me dire que c'était quand même pas mal "avant" (mon retour).
Et à tout prendre, ce n'est peut-être pas plus mal. S'il ne se produisait pas maintenant, ce pic dépressif dont on parle tant se déplacerait à un moment moins favorable et nous priverait de toutes les joies dont j'ai parlé plus haut. Et puis comment apprécier les bons moments dans le cas contraire ?
Vive le spleen, et bonne reprise !