Ben voilà! A faire la maligne, j’ai écopé de dix jours d’arrêt suite à mon intervention chirurgicale. DIX JOURS !!! Grande première dans toute ma vie professionnelle, c’est dire ! Dix jours donc à devoir rester le plus souvent allongée, à me faire des piqûres quotidiennes pour éviter les thromboses, à porter nuit et jour de superbes bas de contention BLANCS (par plus de 25° pendant plusieurs jours) et à être totalement épuisée après chaque petit effort (comme celui de monter les deux étages pour atteindre ma chambre …). DIX JOURS sans vraiment pouvoir sortir, hormis dans mon quartier où le look du jour n’est pas leur préoccupation majeure, ni donc pouvoir réellement m’habiller, à peine pouvoir me concentrer pour travailler et quasi incapable de faire des photos avec mon Reflex (parce que photographier mon lit sous différents angles pourrait être un thème mais qui ne me semble pas très intéressant …hi! hi!).
Donc, j’ai décidé de vous faire partager mon quotidien ennuyeux de convalescente. Je vous épargnerai la description minutieuse de mon opération (comme Françoise Hardy dans son livre traitant de son cancer, sa chimio et ses conséquences sur son organisme …) mais je tiens quand même à préciser l’impression qu’elle m’a laissé … Celle d’une invasion d’extraterrestres qui m’auraient rouée de coups de l’intérieur. A côté, la scène du film « La Guerre des Mondes » de Steven Spielberg où les monstres aspirent le sang des humains en les transperçant par le ventre, c’est ce que j’ai trouvé de plus ressemblant pour exprimer mon ressenti !
Donc, moi qui me faisais une joie de la ligne abdominale entretenue à coup de yoga et exercices de fitness ciblés et d’un ventre assez plat, voilà que je me suis retrouvée comme un ballon gonflé à l’hélium pendant DIX JOURS ! Port du jean moulant et de tout accessoire un peu cintré INTERDIT … mais surtout impossible. Alors que même après mes deux grossesses, je pouvais enfiler mes jeans fétiches dès le deuxième jour suivant chaque accouchement …
Entre ça et les bas de contention, je vous laisse imaginer le désir brûlant de mon amoureux qui retrouvait avec joie ses déplacements à l’autre bout du monde pour éviter d’avoir à subir ce spectacle calamiteux chaque soir en rentrant. Je plaisante quand même un peu mais c’est vrai que pour la vie de couple, c’est une épreuve de voir l’autre amoché. On en a déjà vu d’autres mais quand même, c’est pas le pied, enfin de mon point de vue.
Et sinon, je peux aussi un peu vous parler de l’hôpital, histoire de rigoler un peu. Comme toute bourgeoise qui s’assume (et qui a une très bonne assurance hospitalisation privée qui coûte une fortune!) j’avais demandé expressément une chambre individuelle. Pour info, en Belgique, si vous faites cette demande, le chirurgien a alors le droit de vous majorer le tarif conventionné de 300%, ce qui fut mon cas, évidemment. Pourquoi une chambre individuelle ? Et bien pour pouvoir dormir tranquillement et aussi digérer dignement les restes d’une longue anesthésie. J’ai donc eu ce privilège le premier jour mais dès le soir, les GI* (gentilles infirmières) sont venues m’informer (j’étais dans un état semi comateux mais j’ai quand même compris!) que j’allais devoir être changée de chambre et me retrouver avec une autre personne. C’est le moyen qu’ont les hôpitaux pour vous faire relativiser votre sort, j’en suis certaine
Pour la nuit, j’ai donc été placée à côté d’une vieille dame en plein délire pour cause de surdose de morphine suite à une très lourde intervention pour traiter un cancer de l’intestin. Pour elle, « La Guerre des Mondes », c’était du pipi de chat! J’opterais plutôt pour un remake de « Il faut sauver le soldat Ryan » lors de la scène du débarquement sur les plages de Normandie. Glauque, SUPER glauque, limite gore … Je ne saurais vous dire si ce fut cette vision ou bien la piqûre anti-nausées qu’ils m’ont finalement administrée après 8 heures à m’arracher les tripes qui a eu raison de mon énergie mais je me suis finalement VRAIMENT endormie. J’ai même eu la chance de passer une nuit assez correcte malgré les quatre visites de contrôle (tension, température, pression sanguine, pansements). Parce qu’à chaque visite, vous êtes au garde à vous! C’est quasiment militaire comme opération et surtout, très répétitif et exécuté au pas de course. Pas facile la vie d’une GI*.
Dès le lendemain, j’ai eu l’autorisation de sortir! Danse de la joie … enfin, c’est un grand mot parce que vous l’aurez compris, la danse avec le ventre en compote, même si on porte de jolis bas blancs aussi beaux que ceux d’une ballerine (enfin presque…) c’est pas trop envisageable hein!