Qui triomphera du grand pouvoir de l'imagination et de l'agilité de l'esprit, ou de l'accablant et rébarbatif académisme d'un enseignement austère ? Si la réponse est globalement pressentie dès le début de Le joueur d'échecs, elle n'en permet pas moins la lecture haletante de ce récit.
Après la seconde guerre mondiale, deux joueurs d'échecs aux caractères et trajectoires totalement opposées s'affrontent sur un bateau. Cette partie d'échecs n'est pas une banale partie, c'est l'histoire hors du commun vécue par l'un de ces deux personnages, pendant la période nazie. Sous la plume de Stefan Zweig, l'écriture est fulgurante, souple et captivante. Tout est parfaitement maîtrisé malgré une apparente simplicité.
Le joueur d'échecs est un court roman - à peine une centaine de pages -mais il n'en reste pas moins percutant. Zweig aborde avec brio et de manière délicatement structurée les thèmes de la psychologie, de l'intelligence humaine et du nazisme avec pour toile de fond le jeu d'échecs. Zweig nous offre un passionnant voyage dans les labyrinthes de la folie et de la schizophrénie qui font encore et toujours la légende du jeu Roi qu'est celui des échecs. Un grand classique à découvrir sans plus tarder.
Article écrit par Ella Kay