(c) Marilou Nadeau
Dear Criminals c’est mon dernier ÉNORME coup de cœur, mon dernier shoot de béatitude absolue. Ça m’avait littéralement retourné le cerveau. Et puis les Canadiens étaient passés rapidement par Paris, ce qui n’avait contribué qu’à amplifier mon addiction. Je t’invite grandement à écouter leurs deux premiers (sublimes) EP, suivi récemment par Strip une troisième pépite délicieusement envoûtante.
Enregistré en banlieue parisienne, ce nouvel opus se place dans la lignée de leurs premiers bébés : électro-folk minimalisme, lignes de chant à l’octave, quelques touches d’acoustique intimistes, changements de tempi, rythmes cadencés, silence magnifié. Les voix de Frannie et Charles se mêlent pour mieux se répondre dans cette noirceur toujours maîtresse de chacune de leur pièce. Pièce comme Broken Land | Our Shelter, plus de 7 minutes de tendresse mutant en frénétique ardeur, tout comme Drop, où l’électro des arrangements se mute en acoustique châtié enrichit petit à petit d’effets et sons électro. Le spleen est permanent. La nébuleuse tournoie, le voile laissant apparaître la lumière se soulève peu, pour mieux se refermer. Dear Criminals n’épargne personne mélodiquement… et lexicalement : noirceur, ardeur, relationnel ambigu, angoisses, illusions, mort… Ça prend, ou ça prend pas. Tu t’y engouffres ou tu détournes le regard. Tu t’y noies ou tu t’y perds.
Chez moi ça prend toujours autant.
En concert aux Trois Baudets le 21 septembre.