Retour sur un succès Les bourdes de «Millénium»
Par Jacques Drillon
«Millénium» est un excellent roman policier. Tout le monde a lu «Millénium»; donc je l'ai lu. Les trois volumes. J'ai adoré. Mais vers la fin du premier, la moutarde m'est montée au nez, et à partir de la page 370 à peu près, j'ai mis des croix au crayon dans la marge, à chaque fois que les traducteurs se plantaient.
Que diriez-vous d'un livre où l'on lirait: «Camilla avait été
pleine de réussite à l'école» (vol. II, page 104) ou «Il reçoit des
soins compétents» (II,168)? «Je suis désolée de la tournure que ça a
prise» (III,53) ou «Il se frotta les yeux
pour enlever le sommeil» (I,383)? D'un digne inspecteur demandant à un prévenu: «Pouvez-vous décrire cette personne que vous dites l'avoir agressée» (II,284)? Que diriez-vous d'une femme qui écrirait: «Je ne suis pas sûre que j'aie envie de le faire» au lieu
d'avoir envie (III,458), «Elle
haïssait qu'il la touche» (II,11), au lieu de
détestait? Qui écrirait «Il ne lui rebattait pas les oreilles», comme cela, c'est tout, point final, sans dire de quoi (I,497)? Que faites-vous dans la vie? Je lui rebats les oreilles. la suite ici…