L’action poétique doit faire percer la « voix méconnue du réel » pour reprendre le titre de l’excellent livre de René Girard car, comme l’écrivait Malcolm de Chazal dans La Vie filtrée : « le poète est un réaliste dans le plus haut sens spirituel du terme »… Quant politique et littérature sont deux modes compatibles de fictions, les deux mamelles des civilisations qui s’élèvent sur le corps moribond de la « vie vivante » (le grand poète que fut saint Jean Chrysostome aimait à répéter cette apparente tautologie: « la vie vit » !). Elles forment, selon moi, ce que précisément, vous nommez le « simulacre », en prétendant former le corps ultime et vivant, insurpassable, de la « réalité ».