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Ce jour, personne ne sait avec certitude si les 217 lycéennes nigérianes enlevées sont encore en vie I Photo ©capture d'écran
Le Nigeria marque le 500èmejour de l’enlèvement des plus de 200 "lycéennes de Chibok" par Boko Haram dans le nord-est du Nigeria où, malgré des revers militaires, le groupe islamiste continue de régner par la terreur. En dépit de l’énorme émotion internationale illustrée par le mouvement Bring back our Girls (Rendez-nous nos Filles) soutenu par une multitude de personnalités, de Michelle Obama à Angelina Jolie en passant par Valérie Trierweiler en France, le monde reste sans nouvelles des jeunes filles. Les militants islamistes de Boko Haram avaient fait irruption le 14 avril 2014 au lycée de Chibok, dans l’Etat de Borno, berceau de leur mouvement. Ils y avaient enlevé 276 adolescentes qui se préparaient à passer leurs examens. Cinquante-sept d’entre elles avaient réussi à s’échapper, mais le sort des 219 autres reste toujours incertain. Un mois après l’enlèvement, une vidéo montrait quelques dizaines de jeunes filles, vêtues de noir, récitant le Coran avec résignation. Le leader de groupe terroriste, Abubakar Shekau, s’enflammait pour annoncer qu’elles avaient été converties à l’islam et "mariées" de force à des militants du mouvement islamiste ; Autrement dit, soumises en esclavage, voire utilisées comme "bombes humaines" dans des attentats, selon les défenseurs des droits de l’Homme.
Le mouvement Bring back our Girls a organisé diverses manifestations et une grande marche de soutien à Abuja, la capitale fédérale nigériane, pour marquer le tragique 500ème jour de l’enlèvement de ces jeunes filles. Pour eux, l’espoir subsiste : le nouveau président Muhammadu Buhari "a donné sa parole qu’il fera tout ce qu’il peut pour que nos filles soient secourues, rendues à leurs parents, et qu’elles puissent retourner à l’école et continuer leurs vies", a rappelé Aisha Yesufu, porte-parole de Bring Back Our Girls. "Alors nous espérons que le nouveau gouvernement fera ce qu’il faut". Pour d'autres, pour Fulan Nasrullah, analyste de sécurité et connaisseur des arcanes de Boko Haram, "il n’y a plus d’espoir" de les retrouver, explique l’homme résigné. "La plupart ont eu des enfants et sont mariées à leurs ravisseurs. Beaucoup ont été vendues sur le marché mondial du sexe et sont probablement prostituées au Soudan, à Dubaï ou au Caire. D’autres ont sans doute été tuées en tentant de s’échapper ou dans des frappes aériennes contre les camps où elles étaient retenues".Depuis l’hiver dernier, Boko Haram avait été chassé manu militari de certaines régions nigérianes (Nord-est), qu’il avait conquis depuis sa création en 2009. Des centaines de captifs ont été libérés depuis, sauf les lycéennes de Chibok. Selon les organisations de défense des droits de l’Homme, Boko Haram a enlevé plus de 2.000 personnes durant quatre ans, dont un demi-millier libéré ces derniers mois. Les militaires nigérians assurent savoir où se trouvent les lycéennes, dans les environs de la forêt de Sambisa, dans l’Etat de Borno, mais expliquent qu’une opération militaire risquerait de mettre leur vie en danger… Selon Amnesty International, citant un haut responsable militaire nigérian, certaines des filles auraient pourtant été déplacées vers d’autres camps du mouvement, notamment au Cameroun et peut-être au Tchad. Le président Muhammadu Buhari, qui a pris ses fonctions le 29 mai dernier, a donné trois mois à ses militaires pour éradiquer Boko Haram, tenu pour responsable de la mort de 15.000 personnes depuis 2009. Nigeria, Tchad, Cameroun, Niger et Bénin, se sont accordés à mettre en place une force multinationale de 8.700 militaires pour en finir avec l’organisme terroriste. C’est au nord-est du Nigeria et des confins du lac Tchad que le groupe terroriste continue de semer la terreur avec des attentats suicide quasi quotidiens.FG