Les chercheurs ont analysé les effets des fumées de l’encens et du tabac directement sur des cellules animales et des bactéries en laboratoire en regardant aussi si ces effets incluaient des mutations dans l’ADN des cellules. Leurs résultats sont à prendre avec précaution car l’encens n’est pas fumé et donc, dans la réalité ses effets sur les cellules pulmonaires pourraient être différents. Cependant, l’étude rappelle, a minima, que toute combustion a ses effets sur les poumons.
Les chercheurs de la South China University of Technology et d’un fabricant de tabac, la China Tobacco Guangdong Industrial Company ont identifié et mesuré les types de particules et de produits chimiques dégagés par la fumée de l’encens et du tabac, en brûlant 4 bâtons d’encens et une cigarette dans une machine permettant de recueillir des particules de fumée à travers une série de filtres. Puis ils ont testé les effets des résidus de fumées sur des bactéries et des cellules animales dans des boîtes de Pétri.
Ils montrent que la fumée de l’encens dégage un mélange de particules fines et ultrafines, déjà connues pour être néfastes pour la santé pulmonaire. Précisément, 64 composés, recueillis et identifiés à partir des 4 bâtons d’encens.
Des composés irritants et toxiques :
· La fumée d’encens produit des particules fines et des composés chimiques qui peuvent irriter les poumons et nuire à la santé.
· Les 4 échantillons de fumée d’encens et l’échantillon de fumée de cigarette entraînent différents degrés de mutation dans les cellules de salmonelles.
· Les 2 fumées s’avèrent toxiques pour les cellules ovariennes animales, même à faible niveau d’exposition.
· Globalement, la fumée de l’encens s’avère plus toxique à exposition comparable que la fumée de cigarette.
Les chercheurs concluent à un effet cytotoxique et génotoxique de la fumée de l’encens, mais précisent qu’ils ne peuvent pas conclure à des effets supérieurs à ceux de la cigarette en raison du petit nombre d’échantillons analysés et de la grande variabilité de l’utilisation de bâtons d’encens et de la consommation de cigarettes. Enfin, les personnes atteintes d’affections pulmonaires devraient éviter d’utiliser de l’encens.
Source:Environmental Chemistry Letters August 24 2015 DOI: 10.1007/s10311-015-0521-7Higher cytotoxicity and genotoxicity of burning incense than cigarette