Ils viennent de Hongrie et font entendre une musique vive comme une eau qui se jetterait sur des cailloux et en ferait jaillir mille éclats. Leurs sourires disent leur complicité : ils sont trois frères, un cousin et un ami. Nous intriguent leurs instruments, d’abord les cordes, tambura - petits luths à long manche - (alto, bratsch ou même cello), dans un ensemble où viennent naturellement des guitares, une contrebasse, et puis les flûtes (flûte de berger, kaval et hulushi), une clarinette, une trompette, un saxophone, un accordéon, des percussions (derbuka, tapan). Sous la domination effrénée des cordes, le concert ne tardera pas à donner envie de danser aux plus intrépides, bien que l’ensemble du public ait choisi de rassembler en ce Carré du sanglier des Tuileries toutes les chaises qu’on ait pu récupérer ici et là. Mais c’est bien debout et tapant dans les mains que plusieurs centaines de personnes ont acclamé Söndörgö, un nom qui, s’il ne veut rien dire, exprime d’une certaine façon la joie d’être ensemble par-delà les frontières.
J'ai assisté à ce concert dans le cadre de Paris Quartier d'Été.