Public Morals // Saison 1. Episode 1. Pilot.
L’an dernier, sur TNT également, il y avait Mob City, une série polar néo-noir créée par Frank Darabont (The Walking Dead). Le point de départ était les années 40. Cette année, TNT a Public Morals avec pour point de départ les années 60, sollicitant toujours une ambiance de polar qui tente d’être à la fois moderne et intelligent, sauf que même si ces deux éléments sont bien présents ici, on a l’impression d’avoir déjà vu tout ça plusieurs fois. Je pense que Ed Burns, qui était également dans Mob City, a été trop fasciné par le travail de Frank Darabont sur cette série qu’il s’est dit que ce serait une bonne idée de créer une série assez proche (le polar) et d’en faire une série avec sa propre vision des années 60. On se retrouve à Hell’s Kitchen à New York et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’en passe des choses sauf que tout est coincé dans une narration ultra pompeuse, enfumée dans des dialogues rasoirs et dans diverses intrigues qui n’ont pas vraiment le goût de la nouveauté. Je pense que Public Morals aurait pu faire quelque chose de plus sympathique, de plus original, notamment avec un angle peut-être un peu plus léger, mais non, on se retrouve avec une série assez vague sur son époque, qui tente de développer la vie personnelle de ses personnages sans que cela ne soit fait avec grande conviction. En somme, le pauvre Ed Burns aurait dû revoir sa copie avant de proposer ça à TNT.
En 1967, un policier de la brigade des moeurs lutte pour mener honnêtement sa carrière et élever ses fils...
Visuellement, cela reste assez léché mais le côté ultra fade du scénario n’aide pas vraiment à en apprécier l’aspect visuel (qui est très flou par moment). Il n’y a malheureusement pas de travail fait sur les années dépeinte. On a l’impression que 1967 ne passe que par la musique que la série utilise (et accessoirement un bon costumier et décorateur plateau, histoire d’être sûr de coller avec l’ambiance de l’époque). Car Ed Burns ne fait pas de références à des évènements de l’époque dans son script. Alors peut-être que durant cette année il ne s’est rien passé à New York mais j’aurais préféré que Public Morals soit au moins un tantinet référencée. Du coup, la série pourrait se dérouler à n’importe quelle époque (ou presque) sans que l’on ne sache vraiment si c’est 1960 ou 1970. Peu importe me direz vous puisque là n’est apparemment pas le sujet. En tout cas, la série se concentre très rapidement sur un cas de la semaine. Là aussi, aucun véritable effort n’est fait pour que l’on ait une vision intéressante de la police de l’époque. Certes, c’est très polar-esque et les méthodes policières viennent d’un autre temps mais cela ressemble plus à une série écrite par un fan de polar se déroulant dans les années 60 qu’à autre chose.
L’autre problème que j’ai eu dans ce premier épisode c’est Charlie Bullman incarné par… Michael Rapport. Comment faire une mauvaise pioche dans un casting ? Caster cet acteur quelque part. Je sais bien que je le préfère ici dans un truc très formaté que dans une série beaucoup plus ambitieuse mais tout de mêle, cela aurait peut-être aidé le téléspectateur que je suis à changer un peu d’avis sur Public Morals. Non ? Ah, c’est vrai qu’en même temps ce n’est pas folichon non plus. Mais d’un point de vue des intrigues personnelles, vendues avec le côté policier dans le pitch, j’attendais un soubresaut de nouveauté. Mais non, là aussi tout est assez rasoir, empilant les mauvaises surprises de façon assez décevante et c’est bien dommage. Je ne sais pas vraiment quoi attendre de la suite de la saison mais sincèrement, je me demande si j’ai vraiment envie de le découvrir. Cette vision du crime manque cruellement de saveur, comme si Ed Burns ne savait pas trop quoi faire pour nous surprendre si ce n’est inviter des acteurs assez sympathique au casting : Robert Knepper et Timothy Hutton (j’ai bien aimé ce dernier d’ailleurs). Je sais que d’autres acteurs connus sont attendus au casting dans les 9 prochains épisodes mais le problème c’est que rien ne m’engage vraiment dans cette série, malgré toute l’envie que je pouvais avoir avant de découvrir la série…
Note : 4/10. En bref, j’ai toujours aimé les polars mais pas les polars fainéants et Public Morals en fait malheureusement partie.