Cet été, j'ai poussé mon exploration des bibliothèques un peu plus loin. Et je suis tombée sur Smash. L'intégrale.
Karen Cartwright (Katharine McPhee) est une jeune chanteuse enchaînant les castings. En attendant son heure, elle bosse comme serveuse et vie une romance bien mignonne avec Dev (Razza Jaffrey), adjoint à la mairie de New York. Au même moment Julia Houston (Debra Messing) et Tom Levitt (Christian Borle), duo d'auteur réputés, décide d'écrire une comédie musicale sur Marilyn Monroe. Ils proposent le projet à Eileen Rand (Anjelica Huston), une productrice adroite mais fauchée depuis son récent divorce, qui adore l'idée et engage le grand metteur en scène Derek Wills (Jack Davenport), aussi génial que dépravé, et accessoirement en froid avec Tom Levitt. S'en suit les coups bas, les guerres d'ego, les relations houleuses et les manipulations en tout genre,de la ré-écriture au changements constants pour la création du spectacle.
Si la structure du scénario n'est pas sensationnel: des génies aux bras cassés qui tente d'accéder à la reconnaissance. Les acteurs le sont. Sensationnels. C'est un casting quatre étoiles avec quelques guests d'une réelle qualité. Et c'est l'un des gros points fort de cette série avec les numéros de chant et de danse. Car soyons honnêtes, si j'ai aimé Smash, c'est parce que je suis fascinée par Marilyn, concernée par la création d'une pièce et ses déboires, complètement gaga des comédies musicales. Si aucun de ces points ne vous interpellent, passez votre chemin car vous risquez d'être fort déçu.
J'ai beaucoup aimé les nombreux personnages, le fait d'avoir de multiples intrigues et ne pas suivre que le parcours de la "gentille" Karen. Surtout que les personnages sont relativement bien traités. Je m'explique. On a souvent un rapport manichéen dans les séries ou films qui ne se foulent pas trop, les bons sont vraiment gentils et les mauvais sont vraiment méchants. Là, un personnage qui pourrait être un connard fini: Derek le metteur en scène, devient attachant. Comme Ivy, qui pourrait se contenter d'être une garce méprisante, nous montre ses doutes et sa fragilité. Je ne vous fait pas l'apologie de Anjelica Huston qui traverse chaque plan comme une reine, trouvant la parfaite équation entre la distinction de la bourgeoise et le côté effronté des rebelles.
Le gros défaut de la série tient à plusieurs problèmes de scénario. C'est peut-être du au remplacement de Theresa Rebeck, la créatrice de la série, au début de la deuxième saison. Car si la première saison est assez homogène, la seconde aligne les péripéties avortées, les oublies, voir les lavages de cerveaux des personnages. Un peu comme si les producteurs sortaient un maximum de cartes pour sauver la série de ces mauvaises audiences, quitte a rendre les choses bancales, pour au final les abandonner ou les finir vite fait si ça ne fonctionne pas. Et pour ça la fin de la seconde saison est très mauvaise. Pour vous convaincre, je vais reprendre le personnage de Derek Wills (attention spoiler).
Durant la première saison, on nous présente Derek comme un génie, le meilleurs metteur en scène de Broadway. Il accepte de lâcher ses projets financièrement sûrs pour se lancer dans l'aventure Marilyn, parce que le projet lui plaît. Et si il n'hésite pas à coucher avec ces actrices, a séduire tout ce qui passe et à se comporter comme un tyran durant les répétitions, il est aussi très fidèle à son idée de l'art. Il est réellement impliqué dans ce qu'il fait et ne traite aucun projet par dessus l'épaule. Sa relation avec Ivy est basé sur une réelle affection, sans pour autant altérer son jugement artistique: pour lui Karen est sa Marilyn. Tout au long de la série le personnage de Derek est affiné dans ce rapport protecteur/séducteur. Au milieu de la saison 2, tout s'emballe, et le personnage passe d'une construction élaboré à un vide abyssal. Tout d'un coup Derek a des remords, se retrouve piégé par une petite garce (un des personnages les plus inintéressants de la série) et cherche à se caser, selon la bonne moral, avec n'importe qui. On arrive au grand final où tout a été arranger en un coup de cuillère à pot. Que reste-t-il du superbe bad guy joué par Jack Davenport? Un gros malaise. Même sa dépression à s'enquiller du whisky chez lui est un flop.
Et pleins de choses sont comme ça! La disparition de Scott après son différent avec Julia sans aucune raison. Les relations amoureuses de Tom, qu'on ne comprend pas où est le problème. Le personnage de Karen qui est a baffé avec ces leçons d'éthiques sans pour autant se remettre en question et qui souffre du peu de jeu de son interprête. Etcetera. On a l'impression d'avoir un version accéléré (pleins de péripéties) de la fin de la série traité par dessus le coude. Et c'est vraiment dommage parce que Smash avait de quoi laisser une jolie emprunte dans le Walk of Fame des séries sympathiques.
Cependant j'ai adoré la façon dont Marilyn y est représenté, par son universalité. Ivy et Karen, aussi différentes soient elles, incarne chacune des aspects de Monroe. De même que beaucoup de personnages trouvent échos dans son histoire. Et ça m'a beaucoup plus, le fait de ne pas enfermé M.M. dans une idée mais d'en faire quelque chose d'évanescent.
Je vous laisse sur un numéro qui a fait frétiller mon petit cœur dès les premières notes et des liens en plus sur la série:
Smash - Under Pressure
Le Blog des Paresseuses sur la saison 1
Breaking News sur le pire épisode de la série (Spoiler)
Lewis Critique