Google, le géant mondial de l’informatique et d’internet (6,4 % du trafic mondial) au 50 000 employés, ne cesse de diversifier ses activités à tel point que la création d’une holding (Alphabet) a été nécessaire afin de mieux gérer ses projets principaux et périphériques.
C’est dans cette logique d’efficacité et de transparence que Life Science vient de voir le jour. Il s’agit du nouveau pôle de Google exclusivement dédié à la santé.
Cette nouvelle entité dirigée par Andy Conrad, éminent spécialiste de génétique, est en quelque sorte le prolongement de Google X : le laboratoire de biotechnologies de Google qui travaillaient sur des projets futuristes mais bien réels. Ce sont ces inventions que nous avons décidé de vous présenter aujourd’hui.
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Les Google Glass ou les lunettes connectées
Si le projet serait actuellement au point mort les Google Glass sont bel et bien réelles et diverses start-up encouragées par Google (10 au total dont 4 d’entre elles se consacrent à la santé) continuent à travailler sur ce nouvel outil afin de créer des applications aussi inventives qu’efficaces.
Si à l’origine le « projet Glass » n’était pas forcément destiné aux applications médicales c’est ce secteur qui semble en tirer le plus profit. Les montures intelligentes ont d’ailleurs déjà été utilisées à plusieurs reprises et le sont toujours actuellement.
De quoi s’agit-il ? Au premier regard, on dirait une paire de lunette classique. En réalité, c’est un concentré de technologie : micro, caméra, pavé tactile intégré sur l’une des branches, mini-écran, connexion internet via Bluetooth ou Wi-fi, écouteur (depuis la version 2).
Mais à quoi peuvent-elles servir ? A accéder à tous les produits Google bien sûr : Google +, Google Maps, Google Agenda, météo, horloge, etc.
Et dans le domaine de la santé ? Les applications semblent se développer de plus en plus. On peut par exemple citer des chauffeurs d’ambulances de Chicago équipés de Google Glass permettant ainsi de transmettre images, sons et autres informations vitales aux personnels soignants des hôpitaux où vont être transportés les patients : cet échange de données permet donc d’anticiper les futurs soins à réaliser sur les accidentés. Une autre application spécialement dirigée aux médecins permettrait de conserver les informations d’importance lors d’une consultation, de lire le dossier médical du patient, d’échanger avec d’autres médecins d’un hôpital sur ce le porteur voit, etc. Une autre application encore permettrait d’aider les femmes qui allaitent en communiquant en live avec des spécialistes.
C’est aussi le domaine chirurgical qui semble s’y intéresser de près. Un chirurgien français vient d’ailleurs de réaliser une première mondiale : une opération réalisée à proximité de Rennes suivie et commentée avec un autre chirurgien, situé au Japon. Une récente étude réalisée à l’école de médecine de l’université de Stanford(USA) démontrerait également que les Google Glass permettent une identification plus rapide des soucis de santé du patient ce qui contribuerait à améliorer l’acte chirurgical.
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Les lentilles contre le diabète
Google développe depuis trois ans déjà et plus récemment en partenariat avec le groupe pharmaceutique Novartis ce que l’on présente comme des lentilles intelligentes pour diabétiques.
Ces verres de contacts baptisés « Smart contact » ont pour vocation de rendre le quotidien des diabétiques beaucoup plus supportable. Ces derniers sont obligés de se piquer plusieurs fois par jour afin de contrôler leur taux de glycémie dans le sang. En cas de taux trop élevé ils doivent à nouveau se piquer pour s’injecter de l’insuline.
Les « Smart contact » permettraient une surveillance du taux de glycémie en temps réel, sans piqure. Des capteurs miniaturisés intégrés dans les lentilles elles-mêmes permettent de calculer et de surveiller en permanence le taux de glycémie dans tout l’organisme grâce au sucre présent dans les larmes. Ces capteurs sont eux-mêmes reliés à une montre / bracelet qui récolte les données et qui serait elle-même connectée à un autre appareil sans fil qui injecterait alors de manière automatique l’insuline manquante.
D’après les estimations de l’OMS, 400 millions de personnes seront diabétiques en 2030 : le marché est donc énorme.
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Un bracelet santé fiable
Il s’agit d’un bracelet qui est capable de mesure le pouls, la température de l’épiderme, le rythme cardiaque tout en enregistrant des informations extérieures relatives à l’environnement du porteur : son, lumière, température, etc.
A la différence des multiples applications et autres « smartwatch » disponibles sous Android aux mesures plutôt aléatoires, ce bracelet médical a pour objectif à court terme d’accompagner les tests cliniques et les tests de médicament. Le bracelet médical fournirait des informations en temps réel afin de pouvoir contrôler de manière précise et fiable l’évolution des patients. Il deviendrait donc un véritable outil médical à part entière et ne serait par conséquent pas commercialisé pour le grand public.
Une collaboration avec des chercheurs et autres fabricants de médicaments est d’ores et déjà envisagée afin de tester la précision du bracelet. Une demande d’autorisation auprès des autorités médicales des USA et d’Europe devrait suivre. Andy Conrad imagine déjà ce bracelet de surveillance aux poignets de tous les patients dans une trentaine d’années, distribués par leur médecin à titre préventif, afin d’identifier les premiers signe d’une anomalie.
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Des nano-détecteurs à avaler
Larry Page et son compère Sergueï Brin vont même beaucoup plus loin. Les deux ingénieurs, fondateur de Google, à l’imagination sans limite accompagnés des chercheurs les plus compétents de la planète dans diverses disciplines (optique, ingénierie informatique, génétique, oncologie, etc.) travaillent actuellement sur des nano-détecteurs.
L’idée théorique évoquée depuis des années par certains scientifiques comme une piste d’investigation fort prometteuse est en passe de se concrétiser dans un futur plus ou moins proche. Il s’agirait d’ingurgiter des objets miniaturisés au maximum, des nano-capteurs, qui seraient en mesure d’identifier les cellules défaillantes ainsi que les cellules en mutation (dans le cas du cancer par exemple, les cellules se dégradent). Cet ensemble d’instruments de mesures minuscules formerait un nano-système connecté à un bracelet collecteur d’informations…
Demain toutes ces inventions vont très certainement faire partie de notre quotidien au même titre que les téléphones portables et autres ordinateurs portables le font aujourd’hui. Il ne faut pas oublié qu’il y a à peine 15 ans tous ces objets faisaient pourtant l’exception alors qu’actuellement ils sont la règle.
Bien d’autres inventions vont très certainement voir le jour entre les murs de Life Science car d’après Larry Page, tout ce qui peut être imaginé est certainement réalisable, il suffit après l’avoir visualisé d’y travailler.
S’occuper des cellules ne serait qu’un premier pas : les chromosomes qui sont à l’origine du vieillissement sont dans la ligne de mire de Google et bien évidemment le vieux rêve de la vie éternelle…