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Photo ©Adem Altan / archives AFP
"Les élections vont se tenir dimanche 1er novembre", a annoncé le président de l’YSK, Sadi Güven, lors d’une conférence de presse à Ankara. Un peu plus tôt, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a été chargé par le président turc Recep Tayyip Erdogan de former un gouvernement de transition qui dirigera le pays jusqu’au nouveau scrutin. Ce gouvernement de transition, sans précédent dans l’histoire politique récente de la Turquie, doit être formé dans un délai de cinq jours. Il devrait être constitué de députés du Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur, au pouvoir) et du Parti de la démocratie des peuples (HDP, pro-kurde/gauche). Les sociaux-démocrates (CHP) et les nationalistes (MHP) ont pour leur part refusé d’y participer. Le Premier ministre pourrait aussi faire appel à des personnalités "indépendantes", technocrates ou anciens de l’AKP. Lors des dernières législatives du 7 juin, l’AKP avait perdu la majorité absolue dont il disposait depuis 2002, douchant les espoirs du président Erdogan de pouvoir modifier la Constitution pour renforcer ses pouvoirs.
Depuis, les tractations de Ahmet Davutoglu avec l’opposition pour la constitution d’une coalition gouvernementale n’ayant pas abouti, le pays est plongé dans une impasse politique doublé d’une crise sécuritaire. La Turquie a en effet lancé une "guerre contre le terrorisme" le 24 juillet, à la suite d’un attentat suicide survenu à Suruç (sud) dans lequel 33 jeunes partisans de la cause kurde sont morts. L’aviation turque cible essentiellement les positions en Irak et en Syrie des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui en réponse ont rompu un cessez-le-feu en vigueur avec Ankara depuis 2012, et repris les armes. En pleine résurgence des violences avec les rebelles kurdes, le chef de l’Etat, accusé de vouloir gouverner seul, a formellement convoqué lundi de nouvelles élections législatives. Le chef du HDP, Selahattin Demirtas, bête noire de Erdogan, l’a accusé d’avoir "suspendu la Constitution et la démocratie" et de se livrer à un "coup d’Etat civil".FG