L’étude a porté sur des échantillons de sang de patients atteints du VIH en phase latente, c’est-à-dire au premier stade de l’infection durant lequel le virus » se cache » dans ses « réservoirs ». A ce stade, le virus n’est pas actif, mais, ne peut être éradiqué par les thérapies anti-rétrovirales (ART) disponibles. Les TARV stoppent la réplication du virus mais ne suppriment pas les réservoirs du virus ou ne bloquent pas leur formation.
Les chercheurs de l’Université de Californie, du San Francisco Veterans Affairs Medical Center et du Williams College sont partis de l’hypothèse que certains composés peuvent induire la réactivation du VIH en laboratoire. Or l’un de ces composés, nommé » ingénol-3-angélate » (PEP005) est actuellement approuvé pour utilisation clinique dans le traitement d’une maladie de peau, la kératose actinique, qui peut se développer en cancer de la peau. Bien qu’autorisé et utilisé, le médicament actuellement seulement appliqué sur la peau. Les effets d’une exposition du corps entier à ce médicament n’ont donc pas encore été testés.
Les chercheurs ont recueilli des échantillons de sang de 13 patients infectés par le VIH sous TART et des cellules non infectées de témoins. Toutes les cellules ont été incubées avec les composés testés pendant 24 ou 72 heures et, dans le cas de PEP005 avec des concentrations croissantes du médicament.
L’expérience montre que PEP005 entraîne la réactivation du VIH latent. Cet effet est encore plus significatif lorsque PEP005 est combiné avec d’autres composés (qui activent aussi le VIH latent).
Testé sur les échantillons de sang des patients infectés par le VIH, PEP005 active également les cellules latentes infectées par le VIH. Là encore, avec des effets plus marqués lorsqu’en combinaison avec d’autres composés.
Une première évaluation des effets secondaires possibles de PEP005 ne constate aucun risque évident.
PEP005 pourrait donc réactiver les virus latents des réservoirs et en quelque sorte » les débusquer » pour mieux pouvoir ensuite les éliminer avec une TARV classique. Une nouvelle thérapie possible en 2 temps, aux premiers résultats prometteurs et surprenants alors que la plupart des recherches visent à éliminer le risque de rebond viral.
Source: PLoS Pathogens July 30 2015DOI: 10.1371/journal.ppat.1005066Synergistic Reactivation of Latent HIV Expression by Ingenol-3-Angelate, PEP005, Targeted NF-kB Signaling in Combination with JQ1 Induced p-TEFb Activation
VIH: Comment il bride le système immunitaire –
VIH: Le candidat médicament qui réduit le taux de réactivation -