« Notre santé est dans l’assiette » ou « notre bien-être dépend en grande partie de ce que nous mangeons » : voilà deux phrases-conseils que l’on peut entendre fréquemment mais encore faut-il savoir ce que l’on mange réellement.
Et force est de constater qu’entre marketing et véritables bienfaits de certains aliments le consommateur est souvent déboussolé. Il faut bien reconnaitre également que les différents tableaux nutritionnels présents sur les emballages, écrits en tout petits caractères, utilisant des noms scientifiques et autres chiffres ne sont pas vraiment lisibles ni très efficaces. De fait, plus de 80 % des français les jugeraient inutilisables.
Or les problèmes de santé directement liés au régime alimentaire comme le surpoids et l’obésité ou encore le diabète et les problèmes cardio-vasculaires (pour ne citer qu’eux) sont en augmentation permanente depuis des années. C’est pour répondre à cette problématique que la Ministre de la Santé Marisol Touraine étudie depuis plus de deux ans déjà la possibilité de mettre en place un nouveau système d’étiquetage basé sur un code couleur. Ce code permettrait au consommateur d’identifier en un seul coup d’œil la qualité nutritionnelle de l’aliment en question.
Un code couleur pour déchiffrer ce que l’on mange
« Faible teneur en sucre », « zéro % de matière grasse », « light », « sans sucre ajouté » sont autant de slogans que l’on retrouve fréquemment sur les emballages des produits alimentaires. Mais difficile de savoir réellement de quoi il en retourne. Plus pour longtemps ! Un code de 5 couleurs est sur le point d’être mis en place. Il sera affiché sur le devant de l’emballage des produits alimentaires.
Les pastilles de couleurs allant du vert au rouge (du bon au moins bon) permettraient de déterminer en un instant la valeur et la qualité nutritionnelle d’un aliment. Les principaux critères nutritionnels permettant de juger de cette qualité seraient évalués au préalable afin de déterminer la couleur qui lui correspond : taux de sel, de sucre, de protéines, nombre de calories, d’acides gras saturés pour les nutriments défavorables, proportion de fruits, de légumes, de fibres, d’oléagineux, de légumineuses pour les plus favorables.
Ce système de couleurs proposés par le professeur Serge Hercberg, directeur du PNNS (Programme National Nutrition Santé) est directement inspiré de nos voisins d’Outre-manche où un tableau de trois couleurs évalue chaque apport nutritionnel. Jugés toujours trop complexe, il est donc simplifié à une pastille de couleur accompagné d’une note sous forme de lettre qui synthétise la valeur nutritionnelle globale du produit.
Une véritable efficacité ?
Le nouvel étiquetage sous la forme d’un code couleur n’est pas encore appliqué, il est donc difficile pour le moment de tirer des conclusions.
Cependant, l’association UFC-Que Choisir qui l’a testé sur plus de 300 produits quotidiens juge qu’il s’agit là d’un « antidote fiable, simple et efficace contre le marketing alimentaire ».
Le code couleur permet ainsi de se rendre compte de la qualité nutritionnelle d’un produit mais également de comparer différents produits d’une même catégorie. L’objectif sous-jacent est d’inciter les industriels de l’alimentation à améliorer la qualité de leurs produits. Ces industriels et notamment l’Ania (Association nationale des industries alimentaires) ne voient pas d’un bon œil cette nouvelle mesure qu’ils jugent stigmatisant et culpabilisant. Ils estiment également que l’information donnée reste incomplète car la fréquence de consommation ou encore la quantité consommée ne sont pas précisées.
Le débat reste donc ouvert mais dans tous les cas, ce nouveau dispositif ne pourra être obligatoire sous peine d’entrer en conflit avec la législation européenne actuelle.