Charles Hugh Smith du blog « Of Two Minds » nous propose une petite analyse de la situation actuelle, mise en perspective avec la situation qui prévalait en 2008. L’article étant en anglais, j’ai pris la liberté de le reprendre (en le traduisant ou le paraphrasant) pour vous en proposer la lecture ici (j’espère que l’auteur ne m’en tiendra pas rigueur). Essentiellement, l’auteur cherche à savoir si les conditions économiques actuelles sont meilleures que celles de 2008.
Il est tentant de voir des similarités entre l’actuelle panique sur les marchés boursiers et l’effondrement monumental qui a failli flanquer par terre le système financier global en 2008. La chute récente invite à la comparaison avec le dernier marché baissier qui emmena le S&P500 de 1565 en octobre 2007 à 667 en march 2009. En réalité, le présent marché baissier commence avec des différences assez marquées de celui de 2008. En voici quelques unes.
1. En 2008 : les marchés et les banques centrales redoutaient l’inflation, et le pétrole brut atteignait 133$ le baril à l’été 2008. Actuellement, on est en dessous des 40$ le baril, les marchés et les banques centrales redoutent plutôt la déflation.2. En 2008, la Chine avait une dette relativement modeste autour de 7000 milliards de dollars, bien moins que 100% de son PIB. Actuellement, la Chine a quadruplé cette dette à 28.000 milliards de dollars à mi-2014, ce qui représente 282% de son PIB.
3. En 2008, les banques centrales disposaient d’une pleine boîte à outils de surprises monétaires prêtes à bondir sur le marché : TARP, TARF, BARF, fonds de sauvegarde et et garanties de crédit, quantitative easing (QE), Zero interest rate policy (ZIRP) et achat direct d’hypothèques, pour n’en citer que quelques uns. Actuellement, cette même boîte est vide : tous les outils ont été déployés et utilisés à une échelle inouïe. Le moindre programme potentiel ne sera qu’une resucée de QE, de manipulation de taux d’intérêts, d’achats d’actifs, bref, les mêmes outils qui ont déjà été utilisés.
4. En 2008, les banques centrales allaient intervenir sur des marchés relativement vierges de leurs interventions à l’exception des baisses de taux d’intérêts suite à l’effondrement de la bulle des dot-com. Depuis, les banques centrales n’ont pas arrêté d’intervenir. Le marché actuel est le reflet d’interventions incessantes sans précédent depuis sept ans. Au contraire de 2008, les banques centrales se retrouvent devant un marché mondial dominé par les incitations à spéculer avec leviers en utilisant de l’argent emprunté, incitations pilotées par sept années de politiques interventionnistes de leur part.
5. En 2008, les taux d’intérêts avaient rebondi depuis leurs plus bas de 2003, après l’explosion de la bulle internet. En 2007, les taux de la Fed étaient au-dessus de 5%, et les taux de crédit dépassaient les 8%. Actuellement, les taux de la Fed sont fixés autour de 0.25% depuis plus de six ans, une période de taux quasi-nuls sans précédents.
6. En 2008, le taux moyen d’une hypothèque à 30 ans s’établissait au dessus de 6% entre octobre 2005 et novembre 2008. Les taux actuels sont en-dessus de 4%.
7. En 2008, le dollar américain grimpait au milieu de la crise financière alors que les capitaux cherchaient refuge fin 2008, début 2009 et aussi en 2010. Actuellement, le dollar américain a établi un gain de 20% mi-2014, au milieu d’une période considérée comme une solide phase de croissance globale.
8. En 2008, le dollar américain a fortement baissé de 2006 à 2008, puis de 2010 à 2011, augmentant les profits étrangers des compagnies américaines qui représentent entre 40 et 50% du montant toal des profits de multinationales. Actuellement, le dollar qui grimpe écrase ces mêmes profits, ainsi que les devises et les actions des marchés émergents, et a obligé la Chine à dévaluer le Yuan (yuan), une dévaluation qui a déclenché l’actuelle dégringolade des cours de bourse.
9. En 2008, la croissance de 2003 à 2008 fut globalement considérée comme ayant bénéficié à tout le monde. Actuellement, les politiques des banques centrales sont largement reconnues comme ayant favorisés les inégalités et les écarts de salaires depuis plus de six ans.
En conclusion, y a-t-il actuellement des éléments qui sont vraiment meilleurs que ceux de 2008 ? Ou les conditions actuelles sont-elles moins résilientes, plus fragiles et plus dépendantes des interventions sans précédent des banques centrales ?
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