Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Énergie I Photo ©KENZO TRIBOUILLARD / AFP
La ministre de l’Ecologie a déclaré qu’elle allait "mettre la pression" sur les distributeurs qu’elle doit rencontrer demain jeudi pour qu’il s’engagent à lutter contre le gaspillage alimentaire dans leurs enseignes. "Je vais leur mettre la pression, mais je pense que c’est aussi leur intérêt, c’est leur image de marque" qui est en jeu, a souligné Ségolène Royal sur France 2. "Je compte sur la responsabilité et la citoyenneté des entreprises de la grande distribution" pour parvenir à un accord. La ministre va rencontrer les enseignes de la grande distribution pour tenter de parvenir à un accord sur le gaspillage alimentaire, en raison de la censure par le Conseil constitutionnel de plusieurs paragraphes de l’article de loi sur la transition énergétique. Elle a d’ores et déjà averti qu’en cas d’absence d’accord, elle passerait par une loi. "Dans une société, mondialement, où beaucoup de gens meurent encore de faim et où certaines familles en situation de précarité ne peuvent pas nourrir leurs enfants, c’est intolérable de détruire des biens qui sont encore consommables et d’utiliser encore un système de dates de péremption qui trompe le consommateur", ajoute la ministre. "Le gaspillage alimentaire, c’est plus de 200 euros par an et par famille, c’est considérable". Le "fléau" du gaspillage alimentaire est "tout simplement insupportable"
L'appel à la lutte contre le gaspillage alimentaire lancé par la ministre à la grande distribution n'est qu'un coup de "communication", avait estimé le patron du groupe Système U sur RMC. "On n'y peut rien" si les dispositions sur le gaspillage alimentaire ont été retoquées par le Conseil constitutionnel, avait commenté Serge Papin. "On était d'accord là-dessus, on est toujours d'accord. Qu'est-ce qui lui prend" à Ségolène Royal ? s'était interrogé le responsable, en insistant sur la bonne volonté de son groupe pour lutter contre le gaspillage. Questionné sur la possibilité que la ministre se fasse "un coup de pub" sur le dos des distributeurs, Serge Papin a répondu : "Je le pense, oui. Ça s'appelle de la communication. Car, franchement, nous, on était tout à fait disposés à (...) mettre en place le dispositif législatif" prévu dans le projet de loi. "On est les premiers contributeurs aux banques alimentaires", a rappelé l'homme en rappelant que la grande distribution n'était responsable du gaspillage alimentaire qu'à hauteur de 7 %, contre 75 % pour les ménages et 15 % pour la restauration. La Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD) s'était déclarée elle aussi "prêt(e) à discuter avec la ministre, si tant est que le débat ne soit pas biaisé".
Ségolène Royal, a annoncé également sur France 2 que les mille premières écoles à mettre en place un plan de lutte contre le gaspillage alimentaire seraient "dotées d'un potager, d'un coin nature". "Je vais lancer un appel à projets auprès de toutes les écoles, collèges, lycées". La loi sur la transition énergétique récemment promulguée contient l'obligation pour la restauration hors domicile (entreprises, écoles, hôpitaux, maisons de retraite) de faire des plans de lutte contre le gaspillage alimentaire. Les élèves s'occuperont du potager "en appui sur les associations, dans le milieu rural en appui sur les agriculteurs". "Je vois dans les écoles qui ont déjà mis en place les coins nature, les potagers, le plaisir que ça a apporté aux élèves, l'éducation à l'environnement que cela (leur) apporte également (...) et la production directe, un peu symbolique". La ministre ajoute : "Le lien avec la nature (...) et la présence de la nature dans les écoles auprès des plus jeunes, c'est aussi un élément clé de l'éducation à l'environnement et de l'apprentissage du respect des espaces verts".FG