Je me suis noyée dans ces couleurs chaudes et chatoyantes, celles de la campagne normande.
La photo du foin coupé et mis en botte de paille, je l’avais en tête depuis notre passage mi-juillet, juste avant de nous rendre sur l’Ile de Ré. Je ne sais pas pourquoi … Cette année, en voyant les champs jaunes et ces bottes rondes, je me suis replongée dans mes souvenirs d’enfance, quand mes parents vivaient à la campagne.
Chaque année, les agriculteurs du coin venaient faire les foins. Cela dégageait une odeur bien spécifique, celle de la nature mélangée à celle du fuel des tracteurs. Parfois, rarement, nous allions nous assoir sur l’une de ces bottes, le soir, après la coupe. Cela piquait un peu les jambes mais c’était bien. Je pense que l’été est la seul saison que j’aimais vraiment à cette époque. Parce que vivre à la campagne, la VRAIE campagne, entouré de vaches, de fermes et sans transport public, quand on est gamin, ça passe encore mais adolescent, c’est un peu la loose … on s’y ennuie fort … Et voilà que cette année, je l’ai à nouveau aimée. Peut-être parce que mon premier fils a quinze ans et qu’il est déjà un adolescent, presque un jeune homme même tant il est grand. C’est un passage de relais en somme. Mais je crois surtout que je sais à nouveau apprécier la beauté de la nature, surtout depuis que je fais de la photo.