POLITIQUE / SOCIÉTÉ > Rebsamen et ses derniers chiffres du chômage

Pôle emploi publie mercredi le nombre de demandeurs d’emploi inscrits sur ses listes en juillet, un indicateur qui atteint des records et que François Rebsamen, ministre du Travail démissionnaire, devrait commenter pour la dernière fois, après l’avoir souvent décrié.

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Qui sera le successeur de François Rebsamen au Ministère du Travail ?

Depuis sa nomination en avril 2014, le futur ex-ministre, qui assure son propre intérim en attendant d’être remplacé, n’a connu que deux baisses mensuelles, la dernière remontant à janvier. En 16 mois, plus de 200.000 personnes supplémentaires ont poussé la porte d’une agence Pôle emploi. En juin dernier, les listes surpeuplées de l’opérateur comptaient 3,55 millions de chômeurs en métropole, 3,82 millions en incluant les Outre-mer. L’opérateur recensait même 5,70 millions de demandeurs d’emploi en ajoutant ceux exerçant une petite activité. Mais les deux dernières publications ont été entachées de changements de méthodologie, rendant impossible toute comparaison avec les mois précédents. En mai, les services de Pôle emploi avaient envoyé deux messages de relance supplémentaires aux chômeurs, par SMS et message vocal, pour qu’ils actualisent leur situation auprès de l’opérateur. Cet "événement inhabituel" avait doublé l’ampleur de la hausse, selon le ministère. En juin, le service public de l’emploi a pu accéder à des données administratives plus complètes lui permettant de mieux connaître la situation des demandeurs d’emploi, ce qui a conduit à faire changer de catégorie certains d’entre eux. Sans ces nouveaux recoupements, qui ont permis de mieux repérer des personnes en formation, en service civique ou en contrat aidé, Pôle emploi aurait recensé environ 10.000 chômeurs supplémentaires en catégorie A (sans aucune activité). Désormais, les statistiques de Pôle emploi devraient être établies selon la même méthodologie qu’en juin.

Le ministre n’a jamais caché son scepticisme face aux chiffres mensuels de Pôle emploi -"pas l’outil statistique le plus fiable"-, leur préférant le taux de chômage trimestriel de l’Insee, le seul reconnu à l’international. Ce dernier a légèrement baissé au premier trimestre, à 10% (-0,1 pt), mais l’Institut vise une hausse au second trimestre. Ce chiffre sera publié le 3 septembre prochain. Mais si elles divergent souvent, ces deux mesures du chômage dépendent d’un même facteur: la croissance. Selon les économistes, la hausse du produit intérieur brut doit dépasser 1,5% en moyenne annuelle pour que le chômage puisse reculer significativement. Or, selon l’Insee, la croissance devrait plafonner à 1,2% cette année. Plus inquiétant, l’activité a calé au deuxième trimestre (+0,0%), après un rebond au premier trimestre (+0,7%) qui avait suscité l’optimisme. Ce coup d’arrêt a hypothéqué la prévision de François Rebsamen, qui annonçait jusque-là une "baisse effective" du chômage "à la fin de l’année". "S’il n’y a pas de croissance, ce ne sera pas le cas", a-t’il nuancé récemment lors d’un entretien avec l’AFP. Un indicateur entretient malgré tout l’espoir, celui de l’emploi salarié. Malgré la croissance nulle, le secteur marchand a créé 27.300 postes entre avril et juin, soit la meilleure performance trimestrielle depuis début 2011. François Hollande, quant à lui, a repoussé l’échéance à 2016. Sans "baisse crédible" et prolongée du chômage l’année prochaine, le président assure qu’il ne briguera pas de second mandat en 2017. De quoi mettre une lourde pression sur les épaules du mystérieux successeur de François Rebsamen. L’heureux élu devrait être connu au plus tard début septembre.FG