Déjeuner avec Matthieu et Nicolas (1) ; Ginglinger, Trimbach, Dauvissat... Trois blancs pour un début de repas

Par Daniel Sériot

Entre amateurs de vins, nous nous connaissons presque tous, virtuellement.

Le monde du vin est sans doute petit. Si nous avons l'opportunité de rencontrer des relations, seulement épistolaires d'abord, pour qu'elles deviennent réelles et plus si affinités, nous n'en sommes que comblés.

Saint Emilion est un lieu de passage pour beaucoup de vacanciers et la période estivale est justement propice à ces rencontres.

Matthieu Lluis , que nous ne connaissions que par ses écrits, son blog, et Nicolas Scholtus, par ses interventions dans un groupe de vin FB, nous appellent. Nous convenons de nous rencontrer autour d'agapes.

Ils apportent deux vins, dissimulés, pour nous les offrir à l'aveugle. De nos côtés, nous leur préparons dans ces mêmes conditions, trois autres vins.

Certes, il n'est pas convenu forcément de parler d'accords mets/vins, puisque nous ignorons tout des vins offerts, tout comme nos hôtes ignorent tout de mon repas, mais nous savons apprécier les vins pour eux-mêmes.

Le menu proposé est le suivant : 

Mises en bouche : gaspacho de tomate, d'ananas et émulsion de verveine

Gelée d'orange, crème de fenouil, tuile parmesan

Panacotta au parmesan et légumes confits

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Noix de Saint Jacques rôties, croûte de chorizo et crème de roquette

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Pigeon au vin, et foie gras, purée de patates douces

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Cheese-cake aux mûres sauvages.

Les vins commentés ce jour ont accompagné les mises en bouche et les noix de Saint Jacques

Alsace : Paul Ginglinger : Riesling Grand Cru Pfersigberg 2014

Mis en carafe, avant la dégustation

La robe de couleur or très clair est brillante. Le nez net et bien ouvert évoque les agrumes ( citron dominant) avec des notes de mirabelles, de peau de pêche, et florales. La bouche est droite, délicatement charnue, un peu plus arrondi dans un centre fruité, bien tenue par une colonne vertébrale acide mûre, qui étire une finale ciselé, tendue, pure plus marquée par des saveurs d'agrumes, saline, et crayeuse. Note potentielle 16,5/17, note plaisir 16

Alsace : Trimbach : Riesling : Frédéric-Emile 2005

Mis en carafe avant la dégustation

La robe est dorée, l'olfaction est expressive, avec des arômes de naphte au premier plan qui font place à l'aération à des parfums d'oranges ( pulpe et peau), de safran, de léger curry, et de fleurs séchées. L'attaque est charnue, le vin se développe assez riche dans un milieu de bouche plein, ample, fruité et épicé. Une fraîcheur de bon aloi allonge une finale ( davantage le lendemain) soutenue, d'une bonne persistante aromatique avec la rémanence des saveurs décelées à l'olfaction, et ponctuée d'une note saline. Note potentielle 17, voire un peu plus dans quelques années, note plaisir 16. A attendre cinq années de plus.

Chablis : Dauvissat : La Forest 2008

carafé deux heures avant la dégustation

La robe offre une teinte or soutenu. Le nez est net et d'une bonne intensité, avec des arômes de citron, de verveine, de tilleul, de fleurs blanches, et de très légères touches de miel. La bouche est charnue, la matière est pure, serrée et d'une bonne densité, bien tenue par une acidité mûre qui met en exergue les fruits. La finale est longue, tonique , dynamique, bien dessinée, persistante, fruitée, florale, saline, et crayeuse. Note potentielle 17/17,5, note plaisir 16,5. A attendre son dixième anniversaire, au moins en toute sérénité

Posté par Daniel S à 00:01 - Accords mets/vins - Commentaires [0] - Permalien [#]