Hier, des forêts d'épicéas drus comme dans les plus hautes montagnes, et le gros village de La Chaise Dieu - il vaudrait mieux dire en occitan "Casa Deï" - accroché à son balcon devant la vue époustoufflante vers l'ouest sur les monts du Livradois, à plus de 1000 mètres d'altitude.
Ce matin, visite du site fantastique du Puy en Velay avec ses trois rochers en forme d'aiguilles couronnées de statues protectrices. Je m'étais promise de grimper jusqu'à la cathédrale Notre Dame - c'est l'aiguille la plus accessible mais il faut grimper 134 marches - et y écouter la messe de 11 heures.
J'y ai fait deux voeux, pour deux de mes petits-enfants qui me prréoccupent un peu plus que les cinq autres.
Je suis montée par paliers - ce sont des volées de 12 marches - sans difficulté - est-ce un signe ? - et la messe fut fervente, très participative, avec beaucoup d'enfants, des jeunes, des pélerins en route vers Compostelle, au début de leur périple, des chants dynamiques ...
Puis la simple admiration de cette architecture accrochée au rocher, construite en partie sur des arcs pour gagner de l'espace : le cloître, le porche du For et sa terrasse, le porche Saint-Jean, le jeu des pierres de différentes nuances : le basalte, le grès rouge, le granit gris, les voûtes directement inspirées de l'architecture musulmane et byzantine, des fresques découvertes au détour d'un passage ... comme dans la salle capitulaire.
Il y avait si longtemps que je souhaitais retourner dans ce site extraordinaire - que mon papa m'avait fait découvrir il y a très très longtemps. Il n'est pas toujours nécessaire de franchir monts et mers pour rencontrer l'émotion de l'oeuvre des hommes.
Notre jeu de cache-cache avec l'orage aura tout de même connu une fin : pour rentrer à l'hôtel, nous nous sommes littéralement trempés jusqu'aux os. Vite changés, nos imperméables sèchent, mais ils en auront pour toute la nuit : donc, une après-midi de farniente à l'hôtel devant David Caruso !