Après les bornes, on peut aussi recharger sa voiture électrique en roulant

Publié le 23 août 2015 par Blanchemanche
#voitureélectrique
Le Royaume-Uni teste actuellement un système de recharge sans contact. Pas suffisant pour remettre en cause le modèle actuel du gouvernement français, visant à installer un grand réseau national de bornes de recharge.

©LeFigaro.fr
L'autonomie? Plus un problème. Adieu les arrêts obligatoires pour recharger les batteries vides d'un véhicule électrique. C'est en tout cas le projet du gouvernement britannique. Les autorités préparent un système de recharge par wifi et donc sans contact. Début de l'expérimentation: avant la fin de l'année.La technologie est déjà employée en Corée du Sud depuis 2013, rapporte La Tribune. L'agence gouvernementale britannique qui gère le réseau autoroutier souhaite faire de même sur le sol anglais. Il s'agit d'un système de «transfert d'énergie dynamique sans fil». Concrètement, des câbles électriques sont installés sous terre le long de grandes routes. Ces derniers provoquent un champ électromagnétique d'abord capté par une bobine puis reconverti à la surface de la route en électricité par un dispositif intégré au véhicule.Le Royaume-Uni est le troisième au classement des pays roulant à l'électrique, devant la France (5e) en part de véhicules électriques en circulation en 2015. Le gouvernement a déjà engagé plus de 700.000 euros pour les cinq prochaines années. Le Royaume-Uni veut occuper la plus haute place du podium sur le marché des véhicules électriques et plus particulièrement de cette technologie novatrice.La phase de test durera un an et demi outre-Manche. Des voies fermées seront spécialement réquisitionnées pour l'occasion. Les conditions de circulation des autoroutes britanniques y seront répliquées. Des essais grandeur nature qui pourront ensuite être réalisés sur les routes publiques habituelles en cas de tests concluants.Alors que le marché du véhicule électrique continue de progresser en Europe, l'objectif est de proposer une alternative aux bornes de rechargement classique et de pallier leur rareté ainsi que le temps nécessaire pour une recharge complète, principaux freins à l'usage de tels véhicules après l'autonomie. Les meilleurs disposeront bientôt d'environ 400 km d'autonomie sur une charge complète. Ça reste deux fois moins qu'une voiture classique.

Une piste parmi d'autres

En France, le gouvernement étudie aussi ce modèle à induction sous le nom de «routes à énergies positives». Le projet va plus loin encore puisque la route «5è génération» devrait même produire de l'énergie. Des premières expériences ont été réalisées en Seine-et-Marne depuis la signature du projet fin 2014. Pour l'instant, cette énergie sert uniquement à alimenter les infrastructures en bordure de route.Un autre modèle est également à l'étude: la voiture électrique à hydrogène. L'utilisation de piles à combustibles permet une recharge en roulant grâce à l'oxygène de l'air. Cette technique offre une autonomie beaucoup plus importante. Mais «le coût de production est trop élevé et double le prix du véhicule à l'achat», explique le cabinet de Ségolène Royal.Pas de quoi chambouler les plans du gouvernement et son projet visant à installer un grand réseau national de bornes de recharge. Dans un premier temps, 16.000 points de charge sont prévus pour être gérés par le groupe Bolloré, premier exploitant de bornes de recharge en France grâce à son système d'autopartage.

La France mise sur les bornes privées

Consciente des limites que constitue le schéma actuel du chargement des voitures électriques, Ségolène Royal souhaite développer davantage le modèle des bornes privées que ce soit dans son garage mais aussi dans «tous les endroits où l'on stationne plus de dix minutes». Il y en a aujourd'hui 9000 sur le territoire. «À court terme, nous souhaitons donner confiance aux usagers pour qu'ils utilisent les voitures électriques», explique le ministère qui estime que 80% des voyages, qui sont des trajets de petites distances, peuvent passer par l'électrique.Depuis le 1er avril, les propriétaires d'une voiture diesel peuvent bénéficier d'une prime pouvant aller jusqu'à 10.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique. Un crédit d'impôt permet également de se faire rembourser 30% du boîtier de rechargement électrique.Le gouvernement relativise et assure que «la France est assez bien placée» dans le secteur, notamment grâce à l'autopartage, et rappelle que la Zoé de Renault est le véhicule électrique qui se vend le plus en Europe. «Les pionniers ont de toute façon essuyé les pots cassés», glisse un proche de la ministre Ségolène Royal. Une allusion au constructeur Mia Electric, largement soutenu par cette dernière et placé en liquidation judiciaire l'an dernier.Loïc Bessonhttp://www.lefigaro.fr/societes/2015/08/20/20005-20150820ARTFIG00004-apres-les-bornes-on-peut-aussi-recharger-sa-voiture-electrique-en-roulant.php#xtor=AL-155-[facebook]