De plus en plus, au Front de gauche, suite aux déconvenues grecques, j’entends une certaine meute de cabris sauter nerveusement en criant haut et fort, même et surtout à qui ne veut pas l’entendre : « il faut sortir de l’Euro, il faut sortir de l’Euro ! »… Comme si le simple fait de changer de monnaie allait améliorer les conditions d’existence du citoyen européen lambda. En faire en tous les cas la condition sine qua non de la délivrance des grecs, comme de tous les autres pays européens de l’étau technocratique des instances libérales européennes m’apparait comme une absurdité. Déjà, sur le sujet, par principe, je suis plus que réservé sur le choc en retour, que les plus démunis risquent de se prendre en pleine face. Mais en plus, sans aucun autre projet économique et social l’accompagnant, voilà qui est insoutenable jusqu’au grotesque. A l’occasion d’un précédent billet, j’avais dit tout le mal que je pensais d’un certain rapprochement politique franchissant les lignes partisanes habituelles qui amenait le gourou de la sortie de l’euro à se rapprocher de Nicolas Dupont-Aignan, tout comme Chevènement, probablement sur la base de cette hypothèse souverainiste que je combats. Pour moi, ce n’est rien d’autre qu’une régression, personne ne pourra jamais me persuader du contraire. Certains avaient cru bon alors de me rétorquer que je ne savais pas de quoi je parlais, que je confondais tout, que je virais quant à moi à droite, vers le PS, et même que je soutenais la troïka pourquoi pas, allons y gaiement jusqu’au bout de sa connerie. Ce ne serait resté que cela si le point Godwin n’avait pas encore une fois de plus été franchi allègrement en me renvoyant à Goebels, pas moins que cela. Ils osent tout. C’est bien mal me connaitre, pour m’avoir bien mal lu. Il me semble évident que je ne suis pas franchement du côté du manche de la cognée qui frappe si durement tant de peuples européens. Mais à vouloir noyer son chien et discréditer son adversaire, on utilise les méthodes qu’on prétend dénoncer… En attendant, il s’avère indubitablement que mes craintes étaient amplement justifiées :
Cet extrait provient du blog de Sapir, Russeurope, vers lequel je ne ferai pas de lien, celui-ci devenant de plus en plus ouvertement confusionniste. Pour ceux qui pensaient que ce concept n’existait pas et que c’était une vue de l’esprit d’antifas absolutistes qui cherchaient et donc voyaient le mal partout, la preuve est faite que tel n’est clairement pas le cas, et que certains dans ce cercle souverainiste là ne voient aucun inconvénient à se rapprocher de l’extrême-droite. La boucle est bouclée. Sans moi. Que tous ceux qui m’insultent sans rien produire par eux-mêmes d’autre que des saillies plus ou moins drôlatiques au contenu argumentaire plus que limité, allant jusqu’à l’agression sur les réseaux sociaux, se regardent à présent dans la glace. La ligne que je suis, qui me semble assez claire, consiste à envisager la politique sous l’angle des droits humains, et de l’amélioration des conditions d’existence de chacun. Il ne m’est pas apparu que pactiser avec l’ennemi de ces droits soit un grand signe d’intelligence, de progrès social, et d’efficacité politique. Ce genre de compromissions que le front de gauche semble de plus en plus souvent tolérer m’indispose, et ce n’est pas le dernier titre sur le blog de Mélenchon qui parviendra à me rassurer, lui qui se laisse de plus en plus séduire, manifestement, par la cause souverainiste et l’hypothèse de la sortie de l’euro à laquelle il était pourtant opposé avant. Moi, je n’ai pas changé d’avis. Qu’on soit bien clair, pour ceux là qui sont plus prompts à jeter l’anathème qu’à réfléchir, je parle de ce point là, la sortie de l’euro, et de rien d’autre vis à vis de Mélenchon, qu’on n’aille pas me faire dire ce que je ne dis pas. je n’ai jamais été de ceux qui pensaient par exemple, comme cela est si courant chez les fauxcialistes, que Mélenchon et Le Pen, c’est pareil. La preuve en est qu’il ne peut guère être taclé sur ce registre, c’est que Sapir, à présent suppôt de l’extrême droite, s’en prend à lui en ces termes dans le même article :
C’est pourquoi, et j’insiste sur ce point, il faudra laisser le sectarisme, les procès d’intention et les anathèmes, au vestiaire. De ce point de vue, l’attitude de J-L. Mélenchon qui refuse d’être à la même tribune que Nicolas Dupont-Aignan est puérile.
La preuve est donc faite que le mettre dans le même sac que le FN, comme le traiter de raciste, c’est une insulte à son combat, politique et personnel, je le sais. Pour autant, son délitement vers les thèses souverainistes me préoccupe, et je crois savoir que je ne suis pas le seul…