Et c’est avec un réel plaisir que j’ai plongé à la suite de Nicolas Cavaillès dans ses jeux de langues et de réflexions saugrenus sur ce fait incontesté et incontestable : les baleines sautent et personne ne sait pourquoi. Les théories se suivent et s’enchaînent et nous entraînent dans une quête de liberté qui ravira les lecteurs en lutte contre l’absurde ou les confrontera à leurs plus sombres abysses selon l’humeur du jour.
Mais je m’arrête ici. Pour être convaincante, il vaut encore mieux laisser l’auteur s’exprimer :
« … Ivresse, libération, secousse non moins absurdes, en dernier lieu, futiles, qui n’apaisent qu’un moment, qu’il faut toujours recommencer, et dont la baleine doit savoir dans son for intérieur, dans ce magma d’instincts, de mémoire et d’analyse, la grande vanité. Mais un monde qui n’est que poussière d’étoile remuée dans un trou noir, la créature, même bardée de ses instincts, gènes et neurones, même flattée par l’héritage multi-millénaire de la sélection naturelle, peut goûter un acte aussi gratuit que la totalité dans laquelle elle baigne. Ainsi la baleine sauterait-elle quia absurdum, parce que c’est absurde ? »
A relire cet extrait, je me replongerais bien tout à fait dans l’ouvrage… Je vous abandonne pour d’autres vanités.
Pourquoi le saut des baleines – Nicolas Cavaillès
Les éditions du Sonneur, 2015, 64 p.
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