A l’occasion de la sortie de son dernier EP remarqué « Chapeau Rouge » sur le label Fauxpas Musik, nous sommes allés poser quelques questions à Folamour, Lyonnais de souche et producteur d’une house smoothy et bien juteuse comme on les aime par chez nous. Avant de se lancer dans la lecture de cette intéressante interview, on lance la mixshake bien deep qu’il nous a également concoctée avec amour fou pour l’occasion…
Salut Folamour, peux tu nous dire quelques mots sur toi?
Je suis un producteur de house et DJ depuis des années sous divers aliás et je dirige également le label Moonrise Hill Material avec des amis.
Comment et quand tu t’es mis à faire de la musique?
Je me suis mis à la musique très jeune. J’ai commencé par la guitare et la batterie quand j’avais 6 ou 7 ans avant de découvrir la house quand j’avais 17 ou 18 ans. Je me suis mis aux platines peu après et à la production assez tard, seulement l’année dernière. Je crois que faire de la musique sur ordinateur m’a toujours un peu rebuté jusqu’à ce que je m’y mette sérieusement et que je ne puisse plus rien faire d’autre.
J’ai cru comprendre que vous étiez 4 fondateurs, d’où vous est venu cette idée de Moonrise Hill Material?
J’ai rencontré Etienne, Emeric et Victor au cours de ces dernières années sur des dates ou des projets que l’on a fait ensemble et on avait gardé contact, on sentait qu’on avait plus en commun que quelques références musicales. En fin d’année 2014, il me manquait quelque chose à défendre sur mes projets, un crew qui me corresponde et c’était le cas pour chacun d’entre nous. J’ai lancé l’idée puis les choses se sont faites naturellement.
Parles nous un peu de l’équipe, le rôle de chacun au sein du label…
Nous faisons tout ensemble. Nous avons chacun des personnalités qui s’adaptent mieux à certaines fonctions donc nous fonctionnons à l’instinct. Les décisions importantes se prennent toutes à plusieurs. L’avantage que nous avons c’est que notre cinquième mousquetaire à nous, c’est Jean Granon qui assure tous nos visuels et à qui nous faisons une entière confiance ce qui nous permet de nous concentrer sur la musique.
D’ailleurs tu vas continuer l’aventure Touche Française (organisation de concerts) en parallèle?
Touche Française est un projet que j’ai porté pendant des années qui m’a apporté beaucoup humainement mais il y a quelques mois, je me suis rendu compte qu’il fallait que ça change, que d’autres prennent le relais. Je suis absorbé par d’autres choses et je ne peux plus m’y consacrer à 100% donc je préfère transmettre plutôt que le faire entre deux projets. Heureusement, on a toujours eu un entourage proche autour du projet ce qui a permis d’avoir les personnes parfaites pour reprendre le flambeau très rapidement.
Du coup, ton emploi du temps doit être vraiment rempli: Dj, producteur, manager etc? Comment tu gères tout ça?
Effectivement, j’ai toujours quelque chose à faire, mais c’est une bonne chose. Je me suis toujours dit que le jour où j’aurais vraiment du temps pour me poser, je m’ennuierais. En ce moment, je partage mon temps entre studio la semaine et les dates le week-end et c’est un bon équilibre, ça me va bien.
Peux tu nous raconter la conception de Traboules Nights, votre premier Ep sur le label ?
On a tous une belle histoire avec Lyon qui est aussi la ville où nous nous sommes tous rencontrés, où le projet est né aussi, on voulait rentre hommage à cette ville. En partant de ça, on a voulu présenter chacun des fondateurs à travers un various avec cette thématique de fond pour voir ce que chacun produirait avec la même idée de départ. On est très fiers du résultat et on est pressé que les vinyles soient dans les bacs. Nous recevons déjà d’excellents retours dessus.
Quels sont les projets à venir sur Moonrise Hill Material? Des signatures extérieures?
Ça n’est pas prévu dans l’immédiat car nous avons déjà plusieurs sorties de prêtes mais nous sommes ouverts à tout ce que nous recevons de qualité. Après le various, nous aurons un EP de Kaffe Crème en fin d’année qui a mis tout le monde d’accord dans le label puis ça sera un EP de ma part qui est déjà terminé. Je joue déjà la plupart des tracks dans mes sets et j’ai des retours excellents dessus. L’attente est dure !
Que penses-tu de la scène house française actuelle?
Il y a une énergie incroyable. On le sent toutes les semaines quand on voit tout ce qui sort de qualité. Quand on voit le travail de D.Ko, Cracki Records, Skylax ou My Love Is Underground à Paris, Dance Around 88, Rutilance, BFDM et beaucoup d’autres en province, on se dit qu’il y a encore beaucoup à faire et que ça va dans le bon sens.
Toi qui a grandi à Lyon et écumé un paquet de soirées, concerts, comment vois tu l’évolution de la musique électronique dans ta ville?
Je trouve qu’il y a deux choses: il y a de plus en plus de soirées avec des programmations d’artistes que l’on pourraient qualifier d’underground et c’est clairement une bonne chose mais ça apporte son lot d’inconvénients comme la baisse de qualité que la quantité peut engendrer ou un manque de recherche sur la programmation. Mais dans l’ensemble, la culture électronique lyonnaise se développe toujours, c’est indéniable. Il manque encore une vraie culture de la production, plus de labels qui décident de travailler de vraies sorties, de vrais projets.
Peux-tu nous dire quel est ton top 3 des tracks du moment ?
Glenn Astro – Computer Killer. Sans hésitation, son album est vraiment splendide.
Westbam & Nena – Oldschool baby (Smallpeople Version). Une jolie perle avec une double lecture que j’apprécie beaucoup, une belle évolution tout au long du track.
Tout l’EP de Mathias Reiling « Gefällt mir nicht mehr », parce que c’est une claque. Sûrement l’une des meilleures sorties de l’année.
Qu’est ce qu’on peut te souhaiter pour la suite et pour le label?
Je crois qu’on peut me souhaiter que les choses continuent comme ces derniers mois, d’avoir de nouveaux projets, de nouvelles collaborations, que les gens prennent le temps d’écouter et de comprendre ce que je propose. J’ai 3 EPs ainsi qu’un LP/album sur le label Fauxpas Musik qui vient de sortir!
Enfin, la question du Limonadier, si tu devais être une boisson qu’est ce que tu serais et pourquoi?
Je serais un Tom Collins, un des cocktail phare de la prohibition. On raconte que F. Scott Fitzgerald l’aimait beaucoup, l’idée me plaît bien. Rien d’excessif, bien dosé, tout en douceur.
Merci et à très vite sur Lyon ou à Paris !
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