Autant vous prévenir, il devrait y avoir pas mal d'essais chroniqués ici les semaines à venir. On va s'interroger ensemble sur notre façon de vivre, de prier la déesse Croissance, de détruire notre planète... Oui, tout ne sera pas joyeux. Mais, et ça c'est trop bien, il y a des gens motivés qui font changer les choses. Rob Hopkins, à l'initiative du mouvement de la Transition, repère dans cet ouvrage des expériences locales qui redonnent du travail, qui créent du lien social et qui font du bien à la terre. Sous-titré "1001 initiatives de transition écologique", cet ouvrage est divisé en 4 parties :
Pourquoi changer le monde ? Vous n'êtes pas bien dans vos vies confortables ? A gagner un peu d'argent, à acheter des objets (et des livres), à voyager, à travailler ? Franchement, vous n'êtes pas à plaindre. Bon d'accord, la croissance, c'est la cata... Mais si l'on en croit Hopkins "En public, bien sûr, ces dirigeant entonneraient le crédo de la croissance, mais ici, ils avouaient qu'ils n'y croyaient tout simplement pas". Ah bon ? Mais arrêtez de brasser de l'air avec la croissance dans ce cas !
Mais au fait, pourquoi critiquer la croissance ? Oui, ça fait déprimer nos présidents. Mais ça, à la rigueur... Ah, ça fait un peu de mal à la planète. Comment ça ? Tu veux dire que puiser de façon illimitée dans les ressources naturelles et émettre du CO2 pour produire des tas de choses, c'est pas cool ? "Bien que les émissions connaissent une légère baisse en Occident, celle-ci est largement contre-balancée par la hausse provenant des pays émergents comme l'Inde et la Chine (il convient néanmoins de noter qu'une part significative de cette hausse est liée à la production de biens pour les pays plus riches, qui ont délocalisé l'essentiel de leur production manufacturière)".
Que propose Rob Hopkins ? Des initiatives locales comme moteurs de développement économique. Il propose de remplacer "l'objectif de croissance économique par un objectif de bien être, de bonheur, de vivre ensemble et de lien humain". Et ce ne sont pas vos politiques qui vont faire cela pour vous. Non, c'est à vous de vous prendre en main ! Et de faire émerger des initiatives. Vous avez des idées, des envies, c'est le moment de les exprimer.
Quelles initiatives ? Des "initiatives qui remettront la propriété des ressources et du capital dans les mains de la communauté", qui soient "peu émettrices de carbone", qui reconnaissent les "limites de la planète" et qui "ne viseront pas la recherche du profit personnel, mais les bénéfices humains et collectifs, à travers une multitude de modèles économiques, d'entreprises sociales et coopératives". Là, j'ai perdu la moitié d'entre vous. Quoi ? Pas de profit perso ? Mais c'est complètement contradictoire avec ce que véhicule notre société : c'est chacun pour soi et tant pis pour les autres. Mais est-ce que c'est forcément bien comme chemin ? C'est un peu court-termiste, non ? Pas sûre que vos enfants s'en sortent aussi bien. Comment vont-ils faire pour rester du côté de ceux qui concentrent les richesses ? Comment vont-ils vivre dans un monde pollué dont les ressources s'épuisent ?
Les propositions de Rob Hopkins visent à changer le monde à échelle locale. Par de petites actions sur le plan de l'énergie, de la production agricole locale, de l'économie solidaire et sociale, des communautés rêvent d'un autre avenir pour leur ville, leur région. A travers de très nombreux exemples, partout dans le monde, ce livre pose à la fois des questions sur notre vision de l'avenir, propose des façons concrètes d'agir et des résultats déjà observés.
Parfois un peu trop alarmiste (mais peut-être faut-il l'être maintenant) à mon goût, il a le mérite de parler simplement et concrètement. Et il donne envie à la fois d'en savoir plus sur le mouvement de la Transition et, pourquoi pas, de s'y engager. Après tout, si c'est pour rendre le monde plus vivable, c'est pas mal, non ?