Suite au blog précédent sur le témoignage d’Andrew Faston (CFO Enron) condamné pour fraude et l’instigateur du scandale d’Enron, je retiens qu’il n’avait pas pris conscience d’avoir mal agit avant qu’il ne se retrouve en prison avec une sentence de 15 ans et qu’il n’avait pas conscience d’agir mal lors de ses décisions pour manipuler les résultats financiers d’Enron.
Lorsque quelqu’un d’intelligent, d’articulé, qui n’est pas fou, qui peut avoir une excellente réputation, qui peut même s’impliquer dans des organisations caritatives et qui a une responsabilité de gestion de l’argent des actionnaires et des créanciers, comment peut-il frauder et agir contre les intérêts de ceux qui lui ont confiés la garde des actifs? Que se passe-t-il dans sa tête? Quel est son raisonnement? Sait-il qu’il agit mal et qu’il le fait quand même?
Nous ne sommes pas si “éthique” que l’on pense! Il semblerait que nous surestimons notre habilité à faire la bonne chose et que nous agissons de façon contraire à l’éthique sans en avoir conscience. Nous agissons mal malgré nos bonnes intentions éthiques.
Des chercheurs universitaires, M.H. Bazerman (Harvard Business School) et A.E.Tenbrunsel (University of Notre-Dame) ont cherché à expliquer le comportement d’un fraudeur. Dans leur livre “Blind Spots:
Why We Fail to Do What’s Right and What to Do about It” (Princeton University Press) ils essaient d’expliquer les éléments suivants:
- La différence entre l’intention d’avoir un comportement éthique et l’acte;
- Pourquoi agissons-nous contre nos valeurs éthiques;
- Pourquoi ne sommes-nous pas aussi “éthique” que l’on pense;
- Quand ignore-t-on l’éthique;
- Pourquoi les organisations continuent-elles d’avoir des comportements contraires à l’éthique;
- Interventions possibles pour favoriser les comportements éthiques.