Quatre champs doivent être attribués pour permettre à la France d'être à la pointe dans ce type d'énergie renouvelable.
LES ECHOS | LE 19/08« Vertiwind », le prototype de Nénuphar, repose sur un axe vertical qui entraîne plusieurs rotors. - Photo Technip/Nénuphar/EDF ENLes premières éoliennes en mer ne sont pas encore plantées au large des côtes françaises que les pouvoirs publics songent déjà à la prochaine rupture technologique, celle de l'éolien « flottant », c'est-à-dire sans fondations posées au fond de la mer.Lancé début août par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), l'appel à projets dans l'éolien flottant est ouvert jusqu'en avril 2016. Il doit permettre l'attribution de quatre petits champs, choisis par le ministère de l'Ecologie, dont trois situés dans la mer Méditerranée, dans le Languedoc-Roussillon (au large des étangs de Leucate et de la commune de Gruissan) et en Camargue (au large du phare de Faraman). Un dernier champ a par ailleurs été ajouté, cette fois-ci dans l'Atlantique, au large de l'île de Groix (Morbihan). Chaque parc contiendra entre trois et six éoliennes de taille réelle, en phase prototype précommerciale, développant une puissance unitaire d'au moins 5 mégawatts.
De nouvelles zones exploitables
L'expérimentation de fermes éoliennes dites « flottantes » doit permettre de tirer profit de zones jusqu'ici inexploitables. « A l'heure actuelle, les éoliennes dites "fondées" ne peuvent atteindre que des profondeurs de 40 mètres maximum. L'éolien flottant permettrait d'avoir accès à des secteurs non-captables, grâce à différents systèmes composés de flotteurs et de points d'ancrage », explique Magali Schweitzer, chef de projet Réseaux et Energies renouvelables au sein de l'Ademe.La société Nénuphar, à l'origine du prototype « Vertiwind », souhaite d'ores et déjà se porter candidate. Sa technologie, à rebours des conventions observées jusqu'ici, repose sur un axe vertical, qui tourne sur lui-même et entraîne avec lui plusieurs rotors. D'autres acteurs devraient se montrer intéressés. « Des entreprises telles que Eolfi ainsi qu'Ideol pourraient entrer dans la danse. Mais l'éolien flottant pourrait aussi intéresser l'économie duale, le secteur militaire faisant lui aussi partie des potentiels entrants par le biais d'un partenariat entre Alstom et la Direction des constructions navales », explique Frédéric Lanoë, président de France Energie Eolienne, l'association des professionnels de l'énergie éolienne en France.Le jeu en vaut la chandelle : outre le fait de prendre une longueur d'avance technologique, les lauréats bénéficieront d'un mécanisme d'obligation d'achat de l'électricité qui sera produite ainsi que d'aides à l'investissement, constituées aux deux tiers de prêts remboursables.En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/journal20150819/lec2_industrie_et_services/021267827615-le-gouvernement-lance-un-appel-a-projets-dans-leolien-flottant-1145313.php?jU53HZ1uwpmZGIpX.99#xtor=CS1-2