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AVC: Travailler trop, c'est jouer avec son cerveau – The Lancet

Publié le 20 août 2015 par Santelog @santelog

Dans les pays  » riches « , environ 12% des hommes et 5% des femmes qui travaillent dépassent la durée hebdomadaire de 50 heures. Or, travailler 55 heures ou plus par semaine c’est 33% de risque en plus d’accident vasculaire cérébral et 13% de risque en plus de maladie coronarienne par rapport à travailler sur la durée  » standard « , soit 35 à 40 heures par semaine. Cette très large méta-analyse menée sur 25 études portant au total sur plus de 600.000 personnes ne laisse plus place au doute. Les conclusions, publiées dans la revue The Lancet, confirment, travailler trop, c’est trop pour le système vasculaire du cerveau.

AVC: Travailler trop, c'est jouer avec son cerveau – The Lancet
Une précédente méta-analyse, présentée dans l’American Journal of Epidemiology avait déjà confirmé l’association connue entre risque cardiaque et de trop longues heures de travail. L’étude estimait un risque de maladies coronariennes augmenté de 80% avec une durée de travail hebdomadaire, comprise ici entre 40 et 65 heures. Dans une seconde sous-analyse, l’estimation de l’augmentation du risque cardiaque passe à 40%. Mais, globalement, le risque accru de maladie coronarienne associé à une durée exagérée de travail est bien là. Cette nouvelle méta-analyse au très large échantillon, vient préciser les niveaux de risque.

L’équipe de l’Université College London, dirigée par le Pr Mika Kivimäki, professeur d’épidémiologie a effectué un examen systématique de la littérature sur les effets cardiovasculaires de longues heures de travail.

·   25 études ont finalement été sélectionnées. Au total sur 603.838 participants d’Europe, des Etats-Unis et d’Australie ont été suivis pendant une durée moyenne de 8,5 ans.

ØUne durée de travail de 55 heures hebdomadaires ou plus est associée à un risque accru de 13% de maladie ou événement coronarien vs une durée de travail de 35 à 40 heures par semaine.

ØCe résultat vaut, même après prise en compte des facteurs de risque comme l’âge, le sexe et le statut socioéconomique.

·   17 études portant sur 528.908 participants, suivis pendant une moyenne de 7,2 ans, estiment à 33% l’augmentation du risque d’AVC associée à une durée de travail de 55 heures ou plus par semaine par rapport à une durée de travail  » standard « . Cette association vaut, même après prise en compte de facteurs de mode de vie et des autres facteurs de risque cardiovasculaire.

Plus on travaille, plus le risque d’AVC est élevé : C’est donc une relation dose dépendante qui engage à ne pas exagérer, au-delà de la durée

AVC: Travailler trop, c'est jouer avec son cerveau – The Lancet
standard.

- Ainsi, 41 à 48 heures travaillées correspondent déjà à un risque accru de 10% d’AVC

- 49 à 54 heures à un risque accru de 27% (voir ci-contre).

Quelles explications ? Les auteurs évoquent l’augmentation des comportements à risque, tels que l’inactivité physique et la consommation élevée d’alcool, ainsi que le stress chronique pour expliquer cette augmentation du risque d’accident vasculaire cérébral.

Selon les auteurs, les implications sont importantes pour les professionnels de Santé au travail, en matière de surveillance et de détection.  » Les professionnels de la santé doivent être conscients que travailler de longues heures est associé à un risque augmenté de façon significative d’accident vasculaire cérébral, et de maladie cardiaque coronarienne aussi « .

Source: The Lancet 19 Aug, 2015 DOI: 10.1016/S0140-6736(15)60295-1 Long working hours and risk of coronary heart disease and stroke: a systematic review and meta-analysis of published and unpublished data for 603 838 individuals

AVC: Travailler trop, c'est jouer avec son cerveau – The Lancet
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