Cela sonne comme un mauvais polar humoristique mais l'affaire est très sérieuse et ne fait pas rire l'Italie : Cette semaine le Japon et la Corée du Sud ont interdit préventivement l'importation de Mozzarella di Buffala car le lait de bufflones de certains élevages de la Campanie présente un taux de dioxine supérieur aux normes européennes.
La Russie a fait savoir qu'elle regardait de très près le dossier, comme l'ont fait les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La France a envisagé un moment de retirer la Mozzarella di Buffala des rayons et de la consigner par mesure préventive (elle a renoncé à la mesure aujourd'hui).
En Italie on craint donc une "psychose de la Mozzarella empoisonnée" mais les autorités estiment que l'affaire a pris des proportions trop importantes. Une réunion de crise s'est tenue ce mercredi 26 mars au Ministère de la Santé italien. Des informations précises ont du être fournies à l'Union Européenne, à la demande de la Commission. Il semble qu'une présence de dioxine "très peu supérieure au taux toléré" a été effectivement détectée chez vingt-cinq producteurs de Mozzarella (130 ont été soumis à des contrôles en février) et leurs production a été mise sous séquestre depuis comme les 83 élevages (sur 1900) qui fournissaient le lait incriminé.
Evidemment, beaucoup font le lien avec la crise des ordures de Naples et de la région de la Campanie. La Camorra (Mafia napolitaine) contrôle le domaine des ordures de cette région et il est clairement établi qu'elle a enseveli des tonnes de déchets toxiques dans le sol. Ces déchets seraient donc en partie à l'origine de la dioxine retrouvé dans la Mozzarella car les bufflones se nourriraient d'herbe polluée.
Les consommateurs italiens ne sont pas dupes car depuis le début de l'année les ventes du fameux fromage ont chuté 30% (la baisse serait à présent de 60% suite à l'affaire de la dioxine). L'effet sur les exportations est également problématique car elle représentent 48 millions d'euros, soit 16 % du chiffre d'affaires des producteurs.
Ce vendredi 28 mars, le gouvernement italien par la voix du Ministre des Affaires Etrangères, Massimo D'Alema, s'est engagé à retirer du marché la Mozzarella suspecte. La Commission européenne s'est déclarée"satisfaite" de ces mesures et"ne voit pas de raison de prendre d'autres mesures au niveau européen à ce stade".
Fin de la crise ? Espérons le car c'est trop bon la Mozzarella di Buffala !
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