L'annonce de ce déploiement devrait être fait dès la prochaine visite de Nicolas Sarkozy à Londres (semaine prochaine) selon le journal anglais Times. Un redéploiement, une redistribution des cartes qui fleure bon le terrible aveu d'impuissance de la force envoyée par l'ONU au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Afghanistan, théâtre historique de batailles et, souvent, de cuisantes défaites, l'URSS en sait quelque chose. 1000 hommes donc, autant dire un doublement de la force française sur place. Jusqu'alors, les soldats français exerçaient principalement dans la région de Kaboul, l'une des moins mouvementée selon Le Figaro du 14 Octobre dernier, désormais, l'autre millier devrait se positionner dans l'est du pays sûrement au contact de ces fameuses zones tribales recluses dans les montagnes qui regorgent de talibans et qui restent hors de contrôle des autorités Afghanes et Pakistanaises. Sur la forme, le calendrier est une fois de plus fort mal géré puisque cette annonce devrait intervenir à la suite de multiples articles et reportages télés soumettant a l'attention du plus grand nombre les difficultés actuelles de la force internationale dans la lutte contre les talibans.
Tous les ingrédients sont sur la table pour en faire un débat animé et vitaminé a moins que...
A moins que le pays, opposition en tête considère cette guerre comme représentative tout autant que cruciale dans l'âpre combat que les sociétés occidentales mènent contre le terrorisme depuis maintenant 7 longues années. Combattre en Afghanistan c'est s'attaquer au cerveau d'un réseau tentaculaire à travers le monde. Pour certain ce pays n'est plus qu'une bataille d'honneurs personnels , comme si, au bord du précipice, les français, anglais ou américains ne devaient surtout pas baisser la tête pour donner raison, ne serais-ce que moralement aux Talibans et à son chef Oussama Ben Laden. Imaginons un instant un retrait généralisé des troupes d'Afghanistan, quid du message envoyé à l'ensemble des hommes et des femmes au bord du basculement dans l'intégrisme ?
Cependant l'envoi de 1000 hommes supplémentaires ne devrait rien régler rapidement tant le conflit auquel doit faire face la force internationale est spécifique et complexe. Il s'agit en fait d'un conflit dont l'ennemi se fond dans la population locale à l'image d'une guérilla pour mieux frapper. Une opposition entre un pot de fer suréquipé et le pot de terre qui, plus au fait des caractéristiques du terrain, se fond dans le paysage pour se rendre inatégnable. Dans ce contexte comment apprécier la stratégie de NS prônant le déploiement supplémentaire de troupes ?
Dans ce conflit, tout autant que dans la soit disant traque de Oussama Ben Laden se jouent des affaires beaucoup plus complexes que ce qui nous fut présenté. A défaut de pouvoir maîtriser les tenants et les aboutissants de ces problèmes, tentons au moins de réfléchir aux conséquences d'une défaite sur cette terre du bout du monde où se joue bien plus qu'une guerre.