Si la saison 3 de Orange is the New Black a été une déception, la saison 2 était dans la lignée de la première un vrai délice. C’est une saison assez ambitieuse dans le sens où Piper est transférée dans une nouvelle prison alors qu’elle attend sagement de se faire juger pour ce qu’elle a fait à la fin de la saison précédente. Le monde de Piper va petit à petit tomber en lambeaux, encore plus quand elle est trahie par celle qui est sensée l’aimer : Alex. La relation entre ces deux femmes va plus ou moins être au centre des affaires de cette saison 2 sans pour autant que cela ne prenne tout le temps. En effet, Alex va être un peu plus absente dans cette saison que lors de la première saison, et donc éloignée suffisamment longtemps de Piper afin de créer des moments plus chargés en émotion. La première saison nous a introduit un monde que Orange is the New Black semble vouloir bousculer dans cette saison 2. La découverte de nouvelles prisonnières, d’un nouveau mécanisme de prison, etc. permet d’apporter un vent de fraîcheur à une saison qui ne pouvait pas répéter totalement le schéma de la saison précédente. On s’éloigne donc de Litchfield au début pour mieux y revenir ensuite. La série évite donc la routine et cherche à briller par sa capacité à se renouveler et à proposer des choses différentes au téléspectateurs.
Jenji Kohan l’a déjà fait dans sa série précédente, Weeds, dont elle a bousculé complètement l’univers à de nombreuses reprises afin d’éviter le sentiment de répétition (après 8 saisons, cela aurait très bien pu être le cas mais malgré quelques saisons décevantes, globalement Weeds a toujours su se renouveler). Une fois revenus à Litchfield, la série reprend son cours. La série s’éloigne alors un peu de Piper durant cette saison afin de se concentrer sur les autres personnages, donner un nouvel élan créatif à une série qui ne peut pas reposer que sur un personnage. L’histoire de Piper avait permis de donner une direction à la première saison et un fil conducteur pour nous introduire à tous les personnages. Maintenant, il faut faire avec d’autres intrigues comme celle de Vee qui prend enfin une place palpitante. La nouvelle détenue va rapidement s’imposer et apporter quelque chose de légèrement différent. Cela va apporter une ancienne ennemie à Red, avec un passé qui va permettre aussi de bousculer un peu les aventures de certains personnages (Red mais aussi Taystee). Ensuite, la saison 2 développe également de façon assez intelligente le personnage de Caputo dans sa volonté de faire bouger les choses.
Le principe des flashbacks continue de frapper et délivre pas mal de belles histoires qui permettent de nous attacher un peu plus à chacune de ces prisonnières. Je pense que le but de Orange is the New Black n’est pas de nous dire que ces prisonnières méritent d’être là, mais simplement que derrière ce qu’elles ont pu faire de terrible, se cache aussi des petits coeurs qui sont capable d’aimer et qui ont laissé des vies derrière elles. La saison 2 semble aussi être un peu plus légère, plus drôle que la première. On renoue alors avec l’esprit de Jenji Kohan qui a toujours aimé donné à Weeds ce côté un peu light qui laisse au téléspectateur l’occasion de rire un bon coup. Finalement, cette saison 2 est pour moi une petite réussite qui a su échapper à la répétition de la première saison tout en conservant malgré tout ses racines. La série n’a pas changé sa propre façon de voir les choses ou d’aborder les histoires de ses personnages mais il y a tout un tas de nouvelles idées qui ont justement rendu cette saison légèrement différente de la première (et ce pour le meilleur). Si seulement la saison 3, dans sa volonté aussi de se renouveler avait réussi à faire quelque chose d’aussi bien que cette saison 2, alors Orange is the New Black pourrait entrer dans le panthéon de mes séries préférées… mais malheureusement ce n’est toujours pas le cas.