« Power, Money, Glory »: pour le lancement de sa collection de tatouages éphémères, Beyoncé ne se contente pas d’une annonce classique via les médias de mode ou d’art de vivre. Elle se tourne vers Carine Roitfeld, pour que son magazine ait la priorité pour couvrir sa collaboration avec Flash Tatoo. Un geste calculé, un geste malin, qui fait d’emblée de cette collaboration, quelque chose qui détonne. Ce n’est pas de banales tatouages collés sur la peau avec une éponge d’eau : c’est de l’or incrusté dans la peau.
Un bling bling assumé : un bling bling revendiqué, comme pour le tourner en dérision. Beyoncé est une « Golden Girl »: très bien . Alors c’est de « guns » dorés que sa peau s’arme. Ses hits sont des hymnes. Alors c’est graver dans des lettres stylisées avec l’équipe de Flash Tatoo, qu’ils deviennent des credo. Le sens de ces tatouages : la réussite qui se dit avec opulence, car il faut en être fière. Gravir l’échelle de la gloire n’est pas un tabou dans la culture américaine, loin de là.
N’avons nous pas déjà vu, et revu trop de tatouages ces derniers temps ? Elément culturel dont les significations varient d’un univers à l’autre, les mondes du Rap et du R’n’b ont développés au fil des années leur propre esthétique du tatouage. Inspirée des emblèmes fondateurs de cette communauté, Beyoncé soigne le design de ses tatouages éphémères pour en faire des bijoux. L’objet est revisité, et c’est d’un écrin luxueux qu’il s’enveloppe désormais.
Devenu des addictions modes, les tatouages sont scrutés, décryptés… Dès 2010, la maison Chanel, lance une collection de tatouages éphémères crées par le maquilleur Peter Philips. Depuis l’engouement reste intact. Mais pour combien de temps encore ?
Beyoncé, toujours « flawless », ne vend pas des tatouages, mais son concept du tournant que va prendre la tendance. Une entière maîtrise : de la conception du produit à la mise en place de la campagne – ou elle se met elle-même en scène- Beyoncé encre son pouvoir dans l’épiderme fashion.