Retour sur les dernières nouvelles trépidantes de la planète politique. En tendant l’oreille à droite à gauche, je suis de plus en plus inquiet de l’état du pays pour les 4 prochaines années. En l’espèce nous baignons dans le pur jus politique. Les derniers rendez vous électoraux sont oubliés et les prochains sont encore trop loin pour agiter les neurones des électeurs. En plus, il s’agira d’élections européennes dont on sait d’avance que les français agiront bien plus en juge de paix des actions du gouvernement que pour de réels enjeux européens. Les français se tapent de l’Europe ce n’est pas un secret.
Etat des lieux d’une situation qui devrait être utile autant pour les uns que pour les autres. Le bloc UMP, et nous l’avons déjà abordé la semaine passée, montre de bien inquiétantes fissures. Au-delà de simples querelles sur la forme, nous assistons à des clashs sur des questions de fonds. Que ce soit sur les OGM, sur les Institutions ou sur le plan de la politique extérieure du bateau France. Quoi qu’il en dise, sur ces points Nicolas Sarkozy n’a décidément rien du général De Gaulle. A ce propos n’est ce pas délicieux de gouter à l’opportunisme médiatique qui sort à tour de bras unes et dossiers sur le grand Charles. Il faut bien vendre du papier.
De mon point de vu Sarkozy souhaiterait allez plus loin dans les réformes, ne serais-ce que sur un plan purement idéologique (il a besoin de reconquérir ses bases droitières) et appliquer désormais les grandes lignes de son programme qui fut séduisant pour 53% des français. Dans cet objectif il entre pourtant en conflit avec une bête à deux têtes. D’un côté il lutte contre les batailles de personne (on retrouve bizarrement les frustrés de l’attribution des maroquins). Sur ce point Chirac fut d’ailleurs bien plus malin en déposant le parti entre les mains de proches inoffensifs (Jusqu’au push Sarkozy). De l’autre côté il subit la pression d’une majorité parlementaire dont l’égo fut plus d’une fois souillé et dont les membres se font désormais un plaisir de défendre leurs avis avant celui imposé par l’establishment. Ces divergences de point de vue aboutiront selon moi à une scission de la droite. Cette dernière pourrait prendre l’apparat d’une scission réelle et consommée (création d’un nouveau parti incluant le Nouveau Centre qui n’attend que cela) ou bien seulement idéologique qui affaiblira sans aucun doute le parti en vue des élections de 2012).
A gauche, « Try Again ». On recommence le balais d’avant 2007. Ségolène Royal revient sur les routes, visite les usines et apostrophe directement Nicolas Sarkozy sur certains sujets. Elle coupa d’ailleurs parfaitement l’herbe sous le pied de Bertrand Delanoe dont la sortie du livre fut atténuée par l’annonce d’un clash entre les deux futurs leaders. Lors de l’émission « Mots Croisés » diffusée ce Lundi sur France 2, il était assez intéressant d’entendre parler Peillon (soutien de SR). A l’entendre, la gauche accepte le marché et approuve certaine des mesures adoptées par le gouvernement Fillon… Au revoir la vieille gauche réac’, Ségolène Royal et ses troupes marchent sur le gazon du défunt Modem. Jusqu’en 2012 donc, se profile un combat des coqs (et des poules) pour la candidature au présidentielle. A vrai dire, ce qui différencie actuellement SR, BD des autres têtes pensantes (DSK, Fabius, Moscovici ?) c’est leur capacité à croire en l’utilité d’un parti dans la course à la l’Elysée. Pour les premiers il apparaît indispensable de s’emparer du Parti Socialiste pour concourir. Pour les autres en revanche, il n’en sera que plus aisé d’y accéder en tapant sur les garants de la bonne santé de l’opposition (et de sa reconstruction ne l’oublions pas) au moment venu…
Pour ma part, je crois en la victoire de la sociale démocratie en 2012. DSK, en place à New York est trop attentionné aux affaires françaises pour avoir tirer un trait sur ses chances. Il reviendra. Bayrou, victime de la risée générale, de la débâcle de son parti et du retour de son ex femme UDF (qui veut le foutre dehors !) se place intelligemment sous le ring en attendant patiemment que les deux boxeurs boiteux s’entretuent…
Paradoxalement, l’UMP entre dans une période de bataille idéologique du même type de celle qui tue toute réforme du PS. La gauche française tente de se sauver. Plus elle bouge et plus elle s’enfonce car au-delà des combats d’idées, c’est l’électorat de gauche qui est devenu flou. Au centre, silence radio.
Gageons que les plus silencieux seront à l’abris des balles lors des gueguerres internes… De là à triompher par la suite… Il n’y a qu’un pas… Que je ne franchirai pas… du moins pas encore.