Depuis quelques mois, cela commence à devenir une habitude, le chômage baisse. Comme souvent, presque blasé d’une si bonne nouvelle, l’opinion en prend note sans pousser des clameurs démesurées. Réactions que n’adoptent toujours pas les ministres du gouvernement Sarkozy (heu pardon… du gouvernement Fillon) profitant de l’occasion pour se vautrer joyeusement dans une séance d’auto satisfaction et sourires crétins… Après tout, les français leurs reproches la hausse du prix du pétrole, la baisse du dieu pouvoir d’achat… Alors a être à côté de la plaque, soyons y complètement…
Pourtant ce replis du taux de chômage français semble encourageant à plus d’un titre. La gauche fustige depuis maintenant 2 ans les radiations qui avaient pour conséquence la réduction artificielle des chiffres. Et elle avait plutôt raison. Aujourd’hui, elle perdure dans l’argumentation, ayant rajouté à son éventail de critiques la montée croissante des demi temps voir quart de temps… Le désormais fameux développement des « working poors ». Ici aussi, elle a en partie raison.
Elle fait pourtant preuve de bien de fermeture d’esprit en n’acceptant pas pleinement l’effective baisse actuelle du chômage. Car c’est être de mauvaise foie que de prétendre que les chiffres furent trafiqués au point d’aboutir à un taux de chômage de 7.2%. La vérité se situe plutôt dans l’évolution démographique française grâce à laquelle les désormais papys boomers laissent vacants leurs postes…
Théoriquement et à plus ou moins long terme cette contraction du taux de chômage français pourrait être un joker dans le jeu de politique économique de Nicolas Sarkozy. Fortement handicapé dès son arrivée par la crise des subprimes, le quinquennat Sarkozy aura du mal à se conclure sur des résultats probants tant le malade américain se complait à refiler son petit germe malade à la planète entière. A l’intérieur des frontières françaises en revanche, il pourrait être possible que la raréfaction relative de la main d’œuvre débouche sur une remontée des salaires par le simple jeu de l’offre et de la demande sur le marché du travail. Aujourd’hui, le chômage, on le voit bien, n’est plus une question essentielle pour les français, distancé par le pouvoir d’achat depuis de nombreux mois. Fait relativement nouveau, les salariés d’entreprises privées se sont même offert le luxe de la grève, phénomène peu à peu de retour après de longue année où la peur de perdre son boulot primait sur les mécontentements et contestations de chacun.
Bonne nouvelle ici, la baisse du chômage n’augure pourtant rien de bon à propos de l’inflation. En économie c’est bien connu, chômage et inflation représentent deux notions inséparables. Lorsque l’un progresse, l’autre régresse et inversement. La baisse du chômage qui devrait tendre à terme les négociations salariales pourrait avoir de fâcheuses conséquences sur les coûts salariaux pour les entreprises qui répercuteront invariablement ces évolutions sur les prix…
Parallèlement à la baisse du chômage, la France profite d’une autre relative bonne nouvelle en matière économique. En 2007, la France fut le troisième bénéficiaire d’investissements directs provenant de l’étranger. Preuve de notre éternelle compétitivité pour certains (vous allez voir éclore des billets vantant l’efficacité du pays aux 35h ici où là…) ce chiffre me laisse personnellement plutôt perplexe. Car un Investissement Direct peut tout à fait prendre l’apparat d’un rachat d’entreprise avant délocalisation …