Bien sûr, Beyoncé en cover du september issue de Vogue ne va pas manquer de faire parler, mais la vraie news de cette rentrée est le remarquable travail effectué par le magasin mainstream Target avec cette campagne hommage à l’iconographie Vogue.
Target + Tim Walker+Photos icôniques de Vogue+ Edie Campbell / Karen Elson / Veruschka = Une campagne icônique surprenante par la nature de son commanditaire: en effet c’est un peu comme si notre Carrefour national s’inspirait des couvs de Vogue Paris période Carine Roitfeld pour illustrer sa nouvelle image. Anachronisme ? Oh que non, je dirai plutôt magnifique détournement des codes du secteur du luxe dans un objectif de:
- Premiumiser le discours et les prises de parole de la marque
- Élever les standards intellectuels et esthétiques de Target, et donc de ses clients: imaginez la fierté d’emprunter les allées de ce grand magasin qui possède les mêmes codes que le plus prestigieux des magazines de mode (photographe, modèles).
- Capitaliser sur le buzz que génère le « September issue » du Vogue pour valoriser le discours de la marque: « Expect more, Pay less »
- Associer son image à la franchise absolue dans l’univers de la mode, Vogue! Avec 20 pages de publicité Target dans le numéro de Septembre réinterprétant les photos qui ont fait la légende du Vogue, il s’agit là tout simplement d’une magnifique mise en abîme.
Plus que jamais le phénomène de « Luxurisation du quotidien » va devenir la tendance lourde des prochaines années, toutes les marques désirant maintenant créer leur esthétique et générer leur part de fantasmagorie.
« Début des années 90 à la faveur du marketing et de la globalisation, le luxe s’est démocratisé en cherchant à s’adresser à plus de clientèles, mais des clientèles triées sur le volet… et en sens inverse, il n’est pas non plus surprenant que de nombreux secteurs de la consommation ordinaires aient repris au luxe ses méthodes pour sublimer l’expérience de la consommation: c’est ce que l’on appelle la “luxurisation” du quotidien. » (Le Nouveau Luxe, par Yves Michaud)