L'été 2015 a débuté d'une bien belle façon. Si vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous savez que Nouvelles Frontières m'a offert un bon de 1 000€ à faire valoir sur l'un de leurs circuits. J'ai gagné ce joli cadeau dans le cadre du défi blogueurs remporté par Curieuse Voyageuse pour son circuit idéal en Namibie que j'ai salué. Un voyage a retenu mon attention dans le catalogue Nouvelles Frontières: le circuit Islande boréale qu'il est possible de réserver en toutes saisons. Voyager plus au nord, expérimenter une autre idée du dépaysement jusqu'ici pratiqué, admirer la nature sauvage, des paysages époustouflants: autant d'atouts séduisants sur le papier. Après avoir songé m'y rendre en hiver pour partir à la chasse aux aurores boréales, j'ai finalement opté pour les températures plus clémentes de l'été avec l'espoir d'apercevoir des baleines en bonus. Ma soeur Michèle du blog Bookinons m'a accompagné dans cette aventure de 5 jours que je vous invite à découvrir via quelques notes couchées sur mon Moleskine.
Jour 1 : Paris / Keflavik / ReykjavikLundi 06 juillet, le grand jour est enfin arrivé! Les vacances ont débuté vendredi soir, juste le temps d'effectuer quelques derniers achats et de boucler la valise. J'ai décidé de partir léger cette fois: ma veste chaude sur le dos, mes bottines aux pieds et quelques vêtements pour la semaine. Le tout tient dans un bagage cabine qui ira en soute. Un exploit, pour ceux qui me connaissent! Comme avant chaque voyage, l'euphorie est au rendez-vous, avec mille questions dans la tête. Est-ce que l'Islande sera à la hauteur de mes attentes? Ai-je choisi la bonne garde-robe pour ne pas avoir froid? Aura-t-on assez de temps pour découvrir la capitale? On verra bien. Je m'envole avec une bonne humeur à toute épreuve! Et bonus appréciable: Nouvelles Frontières m'a sollicitée pour prendre les rênes de leur compte Instagram le temps du séjour pour partager quelques photos de mon circuit. Je suis flattée, enthousiasmée, enchantée... L'iPhone et l'iPad seront mes alliés pour partager les photos prises sur les réseaux sociaux en live. Here we go!
14h05: Arrivée à Keflavik - Transfert à ReykjavikLe vol de 3h20 s'est bien déroulé sur Wow Air. Premier contact avec l'islandais dans l'avion: je me rends compte qu'aucune des langues pratiquées jusqu'ici ne m'aidera à comprendre celle-ci. 2h de décollage horaire nous séparent de Paris. Je retarde ma montre, les choses sérieuses peuvent commencer!
En quittant l'aéroport, on découvre un paysage lunaire. Pas de végétation par la vitre. Des cailloux, des rochers, un sol aride: le décor est planté. Nous rejoignons notre hôtel à Reykjavik via un petit autobus. Michèle et moi sommes déposées à l'hôtel Cabin. D'ordinaire, je prête une attention particulière au choix de l'hôtel où je séjourne. Une décoration soignée fait partie des critères de sélection: j'aime y découvrir une atmosphère, un style, une touche d'originalité. C'est toujours agréable de rentrer dans un joli cocon après une longue journée. Nous ne sommes pas du tout dans cette configuration ici, mais l'essentiel est ailleurs en Islande. L'hôtel reste fonctionnel. La chambre est petite, comme une cabine de bateau tiens, mais tout est propre, avec une salle de bain pratique. L'hôtel quoiqu'un peu excentré, fait presque face à la mer et cette donnée lui accorde un bonus d'étoiles à mes yeux.
Après-midi libre, la première excursion avec notre guide francophone n'est prévue que le lendemain. Depuis la fenêtre, Michèle et moi observons le quartier. En partant à pied vers la gauche, il faut à peu près 20 minutes pour rejoindre le centre-ville. En regardant à droite, on aperçoit un coin sympathique au bord de l'eau. On décide d'aller se promener là-bas, nous découvrirons le centre de Reykjavik un peu plus tard...
On ne voit pas le temps passer dans un cadre aussi enchanteur. Air marin, ballet des oies, quiétude... On est conquise par la beauté de ce petit coin de nature au bout de la ville. J'ai mes premières photos pour le compte Instagram de Nouvelles Frontières! Je suis contente. J'ai décidé d'en publier 3 par jour pour partager ce que je vis ici. Rendez-vous devant l'hôtel le lendemain pour partir en direction du Cercle d'Or. La deuxième journée est pleine de promesses...
Minuit: Euh... Le soleil se couche quand ici?
Jour 2 - Le Cercle d'Or (Thingvellir - Geysir - Gullfoss) - 250 km9h: départ en autocar vers le cercle d'or
Dans l'autocar, je lis sur un autocollant: " I wear my sunglasses at night ". Mais bien sûûr... C'est comme en Suède, l'été! Ou en Norvège. Je demande au guide à quelle heure le soleil se couche: vers 2h30, pour se lever vers 5h. Et l'hiver c'est l'inverse, il y a peu de lumière. Ca m'va, ces longues journées!
Durant le trajet, nous faisons connaissance avec Marie, notre guide francophone et Stephan, notre chauffeur Islandais également francophone. Le tandem est d'emblée fort sympathique sur la route qui nous mène vers le Cercle d'Or. Il nous raconte les us et coutumes des Islandais et nous communique quelques chiffres qui aident à comprendre pourquoi les routes nous semblent si vides. Il faut savoir que l'Islande mesure 103 000 km2 pour seulement 320 000 habitants (à peu près la population de Montpellier), avec les 2/3 de la population installés à Reykjavik. Dans ce contexte, les embouteillages sont anecdotiques. On apprend qu'il est facile pour les Islandais de tomber sur des cousins éloignés lorsqu'ils cherchent l'âme soeur. Pour pallier cela, il existe un site Internet qui archive toute la population et deux personnes qui se rencontrent pour la première fois n'hésitent pas à entrer leurs noms dans cette base de données pour vérifier leurs éventuels liens de parenté avant d'aller plus loin.
La veille, Michèle et moi avons été émerveillées par les champs de fleurs violettes durant notre balade. Marie nous apprend qu'il s'agit du lupin d'Alaska. La petite histoire est moins jolie que la fleur malheureusement. Introduite par les Vikings vers 870, elle s'est beaucoup répandue et étouffe la végétation islandaise. Il y a peu d'arbres là-bas, c'est flagrant. Les Islandais participent à l'entreprise de reboisement en plantant au moins un arbre dans leur jardin. Etant majoritairement propriétaires, de maisons plus que d'appartements, la démarche s'avère intéressante.
On fait route vers le premier site Thingvellir et découvrons déjà de superbes paysages...
* Le Parc National Thingvellir
Après un peu moins d'1h de route, nous voilà arrivés à Thingvellir: un site inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco. Sur ce site, on se retrouve dans une faille tectonique à ciel ouvert où se retrouvent les plaques américaine et eurasienne. Impressionnant!
En 930, ce site a servi de cadre à l'une des plus anciennes institutions démocratiques du monde: le premier parlement du pays. Marie nous explique que de grandes décisions ont été prises ici, le site est chargé d'histoire.
Le panorama dépasse tout ce que j'avais pu imaginer. Le site s'étend sur un vaste espace aux couleurs plurielles en été. Tous mes sens sont en émoi: je suis littéralement conquise. C'est magnifique!
* La zone thermale de Geysir
Le nom " geyser " que l'on connaît tire son nom de ce site. Une roche entrave le jaillissement de l'eau du geyser qui a donné son nom, mais un autre geyser nommé Strokkur assure le spectacle. Une bulle d'eau turquoise se forme à l'intérieur d'un cratère d'1,50m environ avant de jaillir en un jet spectaculaire de plusieurs dizaine de mètres! Le phénomène se produit à intervalles réguliers toutes les 10 minutes et réunit l'attention de tous les visiteurs sur place. Michèle a réalisé la vidéo parfaite, je l'ai publiée sur Instagram.
* La cascade de Gullfoss
" Gullfoss " signifie chute d'or à cause de l'arc-en-ciel qui apparaît dans les embruns. J'ai lu que la cascade était alimentée par les eaux de fonte du glacier Langjökull et que Hvità (la rivière blanche) faisait une chute de 32 m en 2 paliers avant de tomber dans une gorge étroite bordée d'orgues basaltiques.
Les mots me manquent pour exprimer ce que l'on ressent sur ce site. La nature est imposante ici, majestueuse. On admire et on se tait. Se nourrir de la puissance des éléments avec humilité et savourer le moment présent: un moment de bonheur suspendu dans le temps...
Gullfoss se trouve sur les terres d'un fermier que Sigridur, sa fille et héritière a aménagé et préservé jusqu'à la fin de ses jours. Le Cercle d'Or est une zone touristique superbe et très convoitée en Islande. Marie nous apprend qu'il existe d'autres cascades moins connues et tout aussi belles. Je sais à cet instant que ce premier voyage en Islande ne sera pas le dernier...
Jour 3 : Blue Lagoon - Reykjavik9h: départ vers Blue Lagoon
Blue Lagoon est un autre incontournable de l'île. Situé sur la presqu'île de Reykjanes, ce lac artificiel alimenté d'eau naturelle est construit dans un champ de lave. Le bleu de l'eau provient d'une algue présente dans l'eau et le blanc laiteux provient quant à lui de la silice, une matière minérale avec des vertus pour la peau exploitée dans une gamme de produits cosmétiques.
Le site étant très demandé, il est conseillé de réserver à l'avance pour ne pas avoir à rebrousser chemin le jour J. Les Islandais sont friands d'activités liées au bien-être. L'hygiène est une donnée primordiale là-bas et la pudeur un concept peu familier dans les vestiaires. Comme pour les piscines, il faut savoir que les Islandais et Islandaises prennent leur douche d'avant-baignade intégralement nus, au vu de tous. Il leur paraît incongru de se laver sans savon en maillot de bain. Le personnel est paraît-il intransigeant dans les piscines. Au Blue Lagoon, les consignes sont plus souples avec les étrangers et il existe quelques cabines avec porte. Marie nous avait averti, mais je dois avouer avoir été quelque peu déconcertée malgré tout.
L'eau est chaude à Blue Lagoon: 37 degrés. Le contraste avec l'air frais peut être pallié avec une entrée au cœur du complexe. Les moins frileux peuvent sortir du bâtiment pour entrer dans l'eau. J'avoue m'être contentée d'apprécier le cadre hors de l'eau. Il n'était pas question que je m'enrhume avant de m'envoler vers la Guadeloupe la semaine suivante.
Même hors de l'eau, le moment est appréciable. Le contexte est apaisant, l'atmosphère feutrée, les installations propices à la détente. Il n'y a pas à dire, les nordiques savent y faire.
Sur le chemin qui nous ramène vers Reykjavik, Marie et Stephan nous dévoilent quelques noms de sources chaudes naturelles en pleine nature, connues exclusivement des Islandais. On s'est promis de s'y retrouver lors d'une prochaine venue.
* Après-midi à Reykjavik
Dans le bus, Marie a égréné quelques noms de restos sympas à tester à Reykjavik. Je vous les dévoilerai lors d'un prochain article consacré à la capitale. Je note que les soupes islandaises sont très réputées, l'agneau aussi.
Avant de regagner le centre, on fait un petit détour à Bessastadir pour aller voir la maison présidentielle. Pas de protocole en Islande: la propriété est accessible à tous et la barrière suffisamment basse pour qu'un enfant puisse y entrer. On est loin de l'Elysée... Cette proximité révèle un autre art de vivre. Les politiques sont au service de la population, pas l'inverse.Les mesures prises pour une qualité de vie appréciable en sont la preuve caractérisée.
L'Islande est passée par une période de crise fort délicate, mais s'en est relevée. Aujourd'hui les salaires les plus bas sont bien plus élevés que le SMIC en France. L'entrepreneuriat est favorisé et en cas de faillite, les démarches administratives facilitent la création de nouvelles affaires. Notre guide nous apprend que la famille est au cœur des préoccupations. La santé des enfants est par exemple prise en charge jusqu'à l'âge de 16 ans. Elle nous raconte aussi que dans les boutiques, c'est monnaie courante d'avoir des espaces de jeux réservés aux enfants pour qu'ils s'amusent pendant que les parents font du shopping. Pour ces diverses raisons, les Islandais construisent leur famille tôt et ont plusieurs enfants. Il n'y a pas de hasard: les Islandais qui partent étudier à l'étranger reviennent en majorité construire leur vie au pays.
On démarre le tour de Reykjavik par l'église Hallgrimskirkja qui contraste avec les maisons environnantes. Sa flèche symbolise les orgues basaltiques, l'une des plus belles richesses géologiques du pays.
On continue un petit tour de la ville en bus avec quelques anecdotes et recommandations pour le lendemain. J'apprends par exemple que Björk vit près du lac situé non loin de la mairie de Reykjavik.
Michèle et moi décidons de flâner un peu dans Reykjavík, de se laisser porter par le rythme de la ville avant de rentrer à l'hôtel. Le lendemain, ce sera quartier libre.
Sur notre chemin, un site de fouilles archéologiques est en cours. Un panneau indique que l'on peut se renseigner sur l'objet des recherches en allant sur le site http://www.instarch.is . Une équipe de tournage est sur les lieux. On aperçoit quelques objets depuis la rue. C'est exaltant!
Ma soeur et moi sommes friandes de livres. Nous nous sommes spontanément arrêtées dans une librairie pour palper son ambiance. Les livres en anglais nous ont donné un aperçu de ce qui se lisait à Rekjavik. J'ai adoré les petits post-it collés ici et là en guise de recommandation.
Pas très loin du centre, il y a une petite maison blanche à l'histoire inédite. C'est ici que Reagan et Gorbatchev se sont rencontrés en 1986 au lendemain de la catastrophe de Tchernobyl. Ici s'est joué une phase importante dans la lutte contre la prolifération nucléaire. Cette rencontre a été un pas vers la fin de la guerre froide.
J'ai appris que l'Islande était un pays pacifiste. Ils n'ont pas d'armée. Encore un élément intéressant et inédit sur ce pays...
On peut profiter du front de mer sur une longue distance grâce à une zone piétonne parallèle à une piste cyclable. Les couples, familles, amis, touristes, sportifs peuvent apprécier un cadre idyllique de ce côté-ci de la ville. C'est le chemin que l'on emprunte pour regagner notre hôtel en toute sérénité.
Jour 4 : Quartier libreLa veille, Marie nous a conseillé de louer une voiture pour partir se balader dans le sud de l'Islande (90€ la journée) ou de prendre une excursion à notre hôtel pour aller voir des icebergs. En se renseignant, on apprend que partir dans le sud nous mobiliserait toute la journée. C'est très tentant, mais nous décidons de rester sur l'idée de départ: Reykjavik + excursion baleines.
Le soir, j'ai rendez-vous avec un groupe de jeunes journalistes belges venus tourner un reportage sur le tourisme en Islande. Ils m'ont contactée via Twitter pour organiser une rencontre sur place. Nos séjours tombaient dans le même créneau; l'occasion était parfaite!
* L'excursion Whale watching
Depuis Paris, j'attends cette excursion. A défaut d'aurores boréales, j'ai choisi l'option baleines d'une valeur de 50€. La journée est parfaite pour une balade en mer. I'm so excited!
Chou blanc pour les baleines, mais quelle balade! Le temps était superbe. Idéal pour une telle excursion. La veille, elles étaient au rendez-vous, ce sera pour une prochaine fois! A défaut, on a vu des dauphins au loin et de superbes paysages. No regrets!
En allant au bateau, un café a retenu mon attention: le Café Haïti. La caribéenne que je suis a nécessairement été interpellée. Michèle et moi décidons de nous y poser au retour autour d'un chocolat chaud et d'une petite pâtisserie. Quel bonheur d'entendre du créole sous ces latitudes! C'est complètement inattendu...
Non loin de là se dresse la Harpa: une salle de concert et un centre de congrès de toute beauté. J'ai bien l'intention d'assister à un concert lors d'une prochaine venue placée sous le signe de la culture et de la gastronomie.
19h: RV avec Guillaume Woelfle et ses collègues
Parler tourisme en Islande avec un groupe de jeunes élèves journalistes est une idée qui m'a séduite. Le rendez-vous est donné sur une table rose de Laugavegur, l'artère commerçante principale de Reykjavik. Pour la première fois du séjour il pleut. On se retrouve donc dans un café pour converser.
L'échange avec Guillaume, Priscilla, Marise et Anthony a été passionnant! Ils ont financé leur venue grâce à un Kisskissbankbank et racontent l'évolution de leur projet sur leur page Facebook: " Islande : l'éruption touristique" . Le tourisme en Islande a explosé depuis l'éruption volcanique de l' Eyjafjallajökull qui a paralysé de nombreux aéroports et fait la une de journaux du monde entier. Leur reportage en cours a mis en évidence des points importants que je vous invite à découvrir via leur page.
Ils ont appris par exemple que le off-road avait de lourdes conséquences sur la nature islandaise, des conséquences souvent méconnues des voyageurs qui partent seuls en road-trip. La nature vierge donne un sentiment de liberté mais elle est fragile. Le gouvernement semble avoir pris la mesure de ce qui se joue et une grande campagne d'information est en cours. Nos amis journalistes ont partagé sur leur page un article intéressant sur la question.
Lors de notre circuit, notre guide était vigilante sur cette question. J'ai apprécié sa position et ses mises en garde pour préserver la nature, justement. Ce regard averti est une plus-value pour effectuer un circuit de façon responsable.
Nous nous sommes quittés avec la promesse de se suivre mutuellement. Je suis curieuse de découvrir leurs conclusions à l'issue de leur enquête.
Dernière soirée avant le retour pour Paris. Michèle et moi mesurons ce que nous avons vécu ces derniers jours en Islande. On décide de prendre le temps sur le chemin du retour vers l'hôtel. Le temps de contempler la mer une dernière fois et de rembobiner la pellicule...
Reykjavik, I love you!Jour 5: retour à Paris
Je remercie chaleureusement Nouvelles Frontières pour ce joli cadeau et la confiance accordée. Merci à Aurélie du blog Curieuse Voyageuse, ma bonne étoile dans la blogosphère... Merci Marie et Stephan pour votre gentillesse, vos bons conseils, votre réactivité. On se reverra ! PETIT LEXIQUEINFOS PRATIQUES
- Tarif: à partir de 759€ (autour de 950€ en haute saison)
- Nouvelles Frontières: www.nouvelles-frontieres.fr