Chaque année, le duel se veut sempiternel : FIFA ou PES ? Konami prend les devants en proposant, bien avant son concurrent, une démo de quelques 3,30 GO à télécharger sur nos consoles de salon. La communication, à défaut de proposer des équipes féminines grandes absentes de ce PES 2016, s’axe plutôt sur le retour gagnant d’un roi déchu de la simulation du ballon rond. PES 16 doit rouler des mécaniques, prouver qu’il a les moyens de s’imposer là où l’avenir du jeu vidéo se précise : les supports dernière génération. Le rendez-vous annuel de Pro Evolution Soccer répond à une profession de foi où les inquiétudes se lèvent sereinement, telle une force tranquille.
Point de révolution dans la simulation sportive mais des gages de doux changements sont distillés. Pour l’année 2016, Pro Evolution Soccer mêlera les sérieux atouts stratégiques et des progrès plus subtils afin de séduire les joueurs néophytes, occasionnels ou considérant le football comme un divertissement au sens pur du terme. Le Blog LaMaisonMusee.com chausse les crampons des novices avec, pour outil de comparaison principal, son adversaire FIFA.
Comptes ténus
7 équipes peuvent être sélectionnées et seul un mode solo’ est disponible.
Sans ambages, PES 2016 dirige ses joueurs, directement, au coup d’envoi. Seul, devant votre console, l’essai confrontera votre dextérité à une intelligence artificielle diversifiée entre 7 équipes différentes. 2 maillots, 2 stades, jour/nuit, le curseur, préalablement mis sur la difficulté « Normal », peut-être modifié … La difficulté médiane rappelle la double identité de PES 2016 et la nécessité de l’essayer : entre l’arcade et la volonté de se rapprocher de la concurrence, le premier match se lance.
Les « réglages simples » permettent de sélectionner les stratégies habituellement utilisées dans toute simulation qui se respecte … En détaillant ses effets. Pratique pour les non-connaisseurs ou pour un plaisir rapide, une partie de 7 mn pour se divertir.
Si ce n’est pas un festival annoncé du côté des options visuelles, la démonstration se veut moins avare du côté des stratégies et tactiques. En douceur, Pro Evolution Soccer détaille les formations de jeu en les légendant : un ajout simple, peu utile aux habitués, indispensable pour les joueurs occasionnels. Plusieurs parties vous démontreront que votre équipe de France favorite se montre insuffisante; Ajoutez-y une certaine maladresse face à l’équipe du Bayern de Munich pour comprendre la nécessité de compenser ces faiblesses. Alors : 4-4-2 ? 4-3-3 ? PES simplifie la langue des initiés par de simples légendes. Les novices apprécieront et ce, sans honte ou rire des tifosi. D’emblée, l’absence de commentateurs reposera notre patience et nos oreilles … Bien que l’option répondait présente dans PES 2015, elle n’est pas obligatoire.
Théoriquement, l’équipe de France et l’équipe de Rome sont de qualité presque égale …
Contenu minimaliste bridant le champ des possibles de Pro Evolution Soccer 2016, Konami laisse entendre que le meilleur est à découvrir en Septembre 2015 prochain. Essayer une forme hybride des serveurs de jeu en ligne aurait été un détour utile, profitable et intéressant pour captiver l’attention des joueurs : à regret, vous en constaterez l’absence. En attendant, action et en avant pour les premiers échauffements !
Et … Action !
Au grand complet, instinctivement, l’équipe de France est choisie …
Les acteurs du ballon se mouvent avec un certain réalisme. Depuis le désamour publique de l’idolâtré Zlatan, non présent dans la démo de PES 2016, difficile de savoir si tous les joueurs conserveront une forme d’égalité dans leur course. Pour l’heure, point de chevauchées déséquilibrées. Côté commandes, Konami détaille ses coups de chapeau et les gestes techniques dans des instructions dématérialisées déroutante à première vue, complètes au second aspect.
Les buts arrivent rapidement grâce à de rares repères créés sur FIFA …
Au reste, les habitués des simulations de Football auront le plaisir de repérer des similitudes grandissantes, d’anciennes habitudes et un certain classicisme rassurant : tous les éléments qui ont permis à FIFA de prendre le pas sur les autres simulations du Football. Le potentiel de PES ne consiste pas à bouleverser les codes : l’essentiel s’édifie dans un compromis où le passionné comme l’initié pourront rivaliser. Et pourtant … Pro Evolution Soccer 2016 n’infantilise pas ses joueurs. La disparition d’aide invite les joueurs à gagner l’ascendance sur l’adversaire avec indépendance et persévérance.
Être mauvais joueur malgré des tacles canins, telle est la seconde nature du footballeur.
Sans bouleverser, PES 2016 agite un va-tout en proclamant un retour dans la stabilité. Une mécanique simple est un système rassurant, convaincant et capable de prendre de la vigueur. Efficace, agréable, PES 2016 marche clairement sur les plates-bandes de FIFA, une source d’inspiration pour « mieux faire ». Ces légères avancées, Pro Evolution Soccer le revendique, ce sera grâce à l’innovation de son Fox Engine, employé pour une deuxième fois dans la franchise. Une révolution graphique, vraiment ?
« La beauté des laids se voit sans délais … »
Malgré des détails (Efforts de sport, blessures …), quid de la cohérence des cheveux et de la ressemblance ? …
PES 2016 mise sa partie sur l’esthétique de son jeu. L’exploitation du moteur graphique Fox Engine, nom plus connu et plus plébiscité avec Metal Gear Solid V, produit des visuels merveilleux parfois inégaux. L’outil demande encore de la maitrise et rappelle l’intérêt majeur qui a poussé Kojima Studios à créer le Fox Engine : « le photo-réalisme« . (Source : Wikia Metal Gear) Si l’apparence des joueurs n’est pas une finalité, les visages passent un cap intéressant en reproduisant des visages dotés d’imperfections. L’identification réussie, Fox Engine demande plus de subtilité dans les textures et motifs.
Paul Pogba et bien d’autres joueurs atteignent une ressemblance graphique assez impressionnante.
Les ralentis de victoires confirment une inégalité visuelle variable chez les joueurs. Par exemple, Paul Pogba présente bien plus de cohérence artistique et de ressemblance qu’Antoine Griezmann. Il ne s’agit pas d’un jugement de valeur mais bien d’un arrangement artistique plus ou moins accompli en fonction des sportifs. Sous la pluie, en été, au zénith, les stades présentent une immuabilité loin d’être transcendante visuellement. Les décors arborent une simplicité telle qu’il sera difficile de parler d’une rupture consommée par rapport à son rival FIFA …
Sans rupture, Pro Evolution Soccer 2016 induit de légères différences, une jouabilité exigeante tout en étant progressive et réaliste. La sortie annuelle contribue à ériger PES 16 comme une petite mutation sans réaliser une révolution intégrale. Agréable, technique, mais aussi accessible stratégiquement, PES 2016 livre une copie ayant peu à cacher aussi bien dans ses défauts comme dans ses qualités.
N.B. : La démo’ ne gère pas les égalités. Testé et approuvé.