SEVRAGE TABAGIQUE: Peu d'impact du Champix® sur le taux d'arrêt du tabac – Tobacco Control

Publié le 18 août 2015 par Santelog @santelog

Ce bilan de l’Université de Californie – San Diego sur les médicaments d’aide au sevrage tabagique comme Champix® (varénicline) révèle leur peu d’impact sur la vitesse à laquelle les fumeurs s’arrêtent de fumer. Ces données, basées sur le suivi de près de 40.000 fumeurs, présentées dans la revue Tobacco Control, montrent en effet que si leur utilisation a augmenté d’environ 2,5% en 7 ans, le taux de sevrage est resté stable.

La varénicline (Champix® ou Chantix® aux US) autorisée en 2006 sur le marché américain entraîne un certain nombre d’effets indésirables signalés et documentés, dont les risques de troubles psychiatriques, de suicide, ou d’effets cardiovasculaires. Cette étude révèle que le médicament n’a pas eu, avec aujourd’hui un recul d’une dizaine d’années, d’impact notable sur le taux d’arrêt du tabac en population générale.

C’est une analyse des données de 2 enquêtes du Bureau américain de recensement menées auprès de fumeurs âgés de 18 ans et plus, avant et après l’introduction de la varénicline, en 2003 et 2010-11. Ces enquêtes portaient sur les tentatives d’arrêt menées au cours des 12 derniers mois, le recours aux thérapies de substitution nicotinique dont le patch, les gommes, les pastilles et en inhalateur ainsi que sur les médicaments sur prescription comme le bupropion (Zyban®) et la varénicline (Champix® ou Chantix®). Ce dernier médicament est censé réduire les envies de nicotine en se liant aux récepteurs de la nicotine dans le cerveau, en stimulant la libération de la dopamine, un neurotransmetteur qui aide à réguler le centre de récompense du cerveau.

L’analyse des réponses de plus de 39.000 fumeurs montre que,

·   l’utilisation globale de la pharmacothérapie a augmenté de 28,7% en 2003 à 31,1% 2010-11,

·   en 2003, environ 4,5% des fumeurs ont déclaré avoir réussi à arrêter pendant au moins un an, vs 4,7% en 2010-11.

·   La varénicline aurait tendance à être plus efficace que les autres aides au sevrage durant les 3 premiers mois, après quoi les taux de succès commencent à décliner.

·   Enfin, un des effets de la mise sur le marché de la varénicline aurait été de prendre une part du marché des autres aides au sevrage tabagique, comme les patchs ou le bupropion (Zyban®).

Le Pr Shu-Hong Zhu, professeur au Département de santé publique de l’UC San Diego, auteur principal, conclut qu’en dépit de l’espoir mis par les experts dans ce nouveau médicament pour freiner l’épidémie de tabagisme, la varénicline a pris la place d’autres aides comme le patch, sans avoir aucun impact notable sur l’abandon du tabac, en population générale. Un choix thérapeutique donc à réfléchir en prenant en compte les effets indésirables.

 

Source: Tobacco Control 17 August 2015 doi:10.1136/tobaccocontrol-2015-052332 Quitting smoking before and after varenicline: a population study based on two representative samples of US smokers

Plus sur la Varécicline