Il y a quelques temps j'écoutait débattre des experts sur la façon de redresser une entreprise traditionnelle qui a été "disruptée" par le numérique. J'en retiens, à tort ou à raison, que l'entreprise en question, qui a réalisé une "transition numérique", a maintenant un problème de notoriété. Celle-ci tenait à des publications papier. Mais ces publications ont été arrêtées car pas rentables ou pas au goût du jour.
Il me semble aussi retirer du débat qu'aucun modèle économique numérique n'est durable. Les valorisations actuelles ne reflètent rien de plus qu'un effet spéculatif. On va se réveiller, demain, en découvrant que le "rasage gratuit" qu'on nous a promis n'avait pas de réalité. Mais qu'y avoir cru a fait des dégâts irréparables.
Dans ces conditions, la bonne stratégie n'est-elle pas de transformer l'entreprise en "start up", de jouer sur l'effet de mode pour faire grimper sa valorisation, et de la revendre avant que la bulle spéculative n'éclate ? Quitte à réinvestir l'argent gagné dans un nouveau projet entrepreneurial traditionnel ?
Une autre stratégie est probablement d'essayer d'étaler la tempête. Par exemple, je crois que certains journaux, comme Le Monde, seront sauvés par le prestige de leur nom, et par l'irrationalité qu'il suscite chez les gens riches. On se réjouira peut-être un jour de la clairvoyance de leur dernier investisseur survivant. Mais on aura oublié que la montagne d'investissement qui y aura été englouti aura accouché d'une souris (de papier ?).
(Quant à la raison de la spéculation, je soupçonne qu'il y a trop de cash et pas assez d'emploi productif pour ce cash. Curieusement, cela produit un effet spéculatif qui détruit l'existant. Donc cercle vicieux : le cash liquide ce en quoi il pourrait s'investir !)