La Fox n’en finit pas de massacrer la licence des Quatre Fantastiques. Après les deux épisodes nanardesque de Tim Story, les quatre pas si fantastique que ça continue d’abreuver nos écrans de héros au background insipide. Les 4 fantastiques de Josh Trank ne dévie pas à la règle. A vrai dire, on n’en viendrait presque à regretter que la saga ne soit pas rester dans les mains de Roger Corman qui, lui, s’il réalisait des navets, le faisait avec tellement de cœur qu’ils en devenaient touchant et même parfois culte. Un statut dont ne pourront jamais se prévaloir ses successeurs.
Quatre jeunes scientifiques, à l’origine d’un téléporteur interplanétaire, vont décider d’être les premiers à l’utiliser lorsque l’armée va tenter de s’en emparer. Sur une planète éloignée, il subissent des transformations et abandonner l’un des leurs. Ce dernier, Victor Domashev (Toby Kebbell que l’on a vu dans La planète des singes : l’affrontement), va devenir leur ennemi juré par vengeance, le Docteur Fatalis. Reed Richards/Mister Fantastique (Miles Teller, génial dans Whiplash et qui figure dans le réactionnaire Divergente), Susan Storm/La Femme invisible (Kate Mara), Johnny Storm/La Torche humaine (Michael B. Jordan) et Benjamin Grimm/La Chose (Jamie Bell) vont devoir s’unir et faire face à la menace.
Susan Storm (Kate Mara)
Les films de super-héros réussi reposent sur plusieurs idées fondatrices des comics s’y référant. En tête de celle-ci, la caractérisation des personnages qui bénéficient d’un passé conséquent et d’une personnalité signifiante. Viens ensuite, l’intégration à un univers cohérent en lien avec les autres héros de Marvel. Et n’oublions pas, malgré l’aspect important du divertissement, l’indispensable seconde lecture politique et sociale. Ici, rien de tout cela n’est respecté. Le film de Josh Trank semble même avoir un désintérêt totale pour ses personnages. D’après l’intéressé, les phases d’approfondissement auraient été coupé au montage par des producteurs incapable de comprendre leur intérêt et les trouvant trop longues. Une erreur fatale car Les 4 fantastiques, dès lors que l’on retire toute personnalité aux héros, devient une pâle copie de la série, globalement très respectueuse, des X-Men.
Johnny Storm (Michael B. Jordan)
Point de désaccord avec les fans, rappelant typiquement que l’on ne peut pas faire n’importe quoi (ou alors il faut faire preuve de génie comme pour Les gardiens de la Galaxie ou d’autodérision assumée comme pour Ant-Man), la Fox se paie également le luxe de ne pas faire intervenir le sacro-saint caméo de Stan Lee et la scène post-générique. Enfin, Les 4 fantastiques n’a absolument aucun fond hormis une légère critique antimilitariste passé à la moulinette pour passer sous les radars de nos cerveaux. Souci accentué par le fait que l’aspect divertissant du film s’enlise dans une mise en scène très longue dont le climax expédié en dix minutes à la saveur d’un combat de rue chez Derrick, l’inspecteur allemand. Éloigné de tout enjeux sur la planète Terre jusqu’au dernier instant, le combat final, à renfort d’effets spéciaux, manque terriblement de panache.
La chose (Jamie Bell)
Les 4 fantastiques, en tant que saga cinématographique, a réussi l’exploit de décevoir à chaque mouture. Le salut viendra-t-il de sa suite, prévu pour le réalisateur Bryan Singer, en charge de la licence X-Men ? Il lui faudra tout reprendre du début pour réussir à nous immerger dans l’univers des 4 fantastiques après ce début désastreux.
Boeringer Rémy
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