Concert de piano; le micro
Chapitre 4 Histoire complète.
J’ai vécu beaucoup de choses lors de ce 3e concert bénéfice. Une grande difficulté que j’ai eu a été de pouvoir répondre positivement à une demande de Ginette. Prendre le micro pendant quelques instants pour m’adresser aux jeunes, leurs parents et tous ceux qui sont venus les soutenir. Je l’avais fait la première année. Je n’avais pas réussi la seconde. Même si l’exercice est difficile pour moi, j’avais regretté mon silence de la 2e année. Je me sentais ingrat de ne pas prendre aux moins quelques instants pour remercier tous ces jeunes et leurs parents.
Je m’étais promis que si Ginette me demandait de prendre le micro, j’accepterais. Elle est venue me faire la grande demande. Avec beaucoup d’humilité, parce que je ne me suis pas donné d’autres choix, j’ai accepté. Quoi dire, comment le dire? J’en avais aucune idée. Danielle et Ginette avait essayé de me donner des idées. Mais rien ne semblait passer. J’étais assieds, silencieux, dans le fond de l’église.
Ginette débute la présentation et les salutions d’usage. Elle me présente et m’invite à prendre la parole. Quand elle a nommé mon nom et que j’ai marché la distance qui me séparait du fond de l’église jusqu’au micro, c’était le vide plat dans ma tête. J’avais l’impression d’être le condamné qui se dirige devant le peloton d’exécution ou vers sa potence. J’ai fait ma petite allocution, toujours distrait par la présence des parents.
C’est tout de même paradoxale. Pour ceux qui me connaissent, en atelier, en conférence, quand on me donne un micro, il est difficile de le reprendre. Dans ces occasions, j’ai un thème parmi ceux que je connais bien et un objectif de sensibilisation ou de formation à l’égard de ce thème. Mais aujourd’hui, que puis-je dire à des jeunes qui sont venu présenter leur concert de fin d’année et à leurs parents venus les écouter? En une minute 15 secondes! Mission impossible. Sans savoir ce que j’allais dire, j’ai laissé parler mon coeur. Je n’ai aucune idée de ce que j’ai dit. Mais je pense que les gens ont bien apprécié.
Malgré tout, je sais que je n’ai pas été à mon meilleur. J’ai eu de la difficulté à regarder les enfants assieds au devant de l’Église. Mon regard s’attardait beaucoup plus vers les parents. Et surtout, je me laissais distraire par la présence d’un parent que je ne pouvais pas faire semblant que je ne le connaissait pas. Pierre Verville. Il était là, comme un simple parent et j’essayais de le traiter ainsi.
Cette minute au micro me fait vivre tellement d’intensité, que j’y ai pensé toute l’année qui précédait l’événement. Si j’ai à revivre cette expérience, je m’engage à pouvoir être plus présent aux jeunes, les héros de cette journée.
Merci à Ginette, Normand, Soeur Marie-Paule, Dylan, Arnaud, Laurence R., Marianne, Noah, Noémie, Geneviève, Audrée, Karyne, Laurence D., Laurence T.L., Carl, Élisabeth, Hugo, François, Nadine et tous les parents et amis présents à cette magnifique journée.
À suivre… Chapitre 5 Rencontre avec Pierre Verville
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