Habitués de ce blogue, vous savez que je suis très très intéressé par la zizik, forme de voyage facilement accessible et à peu de frais.
J'
'ai baptisé mon catalogue sonore d'incontournables de quatre mots tirés d'albums dont je ne causerai pas, conscient de l'avoir déjà fait ici trop souvent. Ils sont tous les 4 mémorables pour moi en ce sens qu'Ils ont tous les 4 changé ma vie à leur façon. Ces quatre disques sont dans mon ADN, j'en connais chaque son, chaque accord, et ils me transportent encore de manière inexplicable dans des endroits continuellement nouveaux même si les notes restent inchangées. Ils atterrissent tout simplement à des lieux différents selon la météo mentale et physique des saisons."Blonde" pour Blonde on Blonde
de Bob Dylan "Idiote" pour The Idiot d'Iggy Pop."Bassesse" pour Low de David Bowie.
"Inoubliable" pour The Unforgettable Fire de U2.
Par ordre de création.
Blonde et idiote bassesse inoubliable c'est aussi B.I.B.I. c'est à dire moi.
C'est aussi la terminaison du mot habibi qui, en dialecte irakien veut dire Mon amourBlonde et idiote bassesse inoubliable c'est également parce que ça pourrait évoquer une maîtresse, une erreur commandée par une appendice précise du corps.
LAND de Patti Smith.
Sorcière.
Grande prêtresse.Sans péjorativité, voilà deux mots que j'associais à Patti Smith avant même de la connaître à fond. Je connaissais Because the Night mais c'est R.E.M., que j'avais en adoration, qui m'en donnera un indice supplémentaire sur un de leur morceau de 1996.
La même année, elle lançait son 6ème album. J'hériterais du CD en copie promo au magasin de musique où je bossais et de la cassette, l'année suivante alors qu'elle remettais ça avec un nouvel effort que j'aimerais aussi beaucoup.
En lisant en avril dernier son livre Just Kids, je l'ai connue davantage qu'en musique. Plus précieusement encore. Je l'ai fréquentée comme on fréquenterais une amie. On y parle moins de musique et presqu'exclusivement de vie. J'ai connu l'enfant devenue ado, devenue adulte. C'est un merveilleux livre tout en candeur et en lucidité qui nous fait côtoyer tout ce que New York avait à offrir entre 1969 et à peu près 1977. Et je ne sais même pas si il coûte 10$ en magasin. Neuf.
6 ans plus tard, en 2002, alors que la plupart de ses hommes, Robert Mapplethorpe, Fred "sonic" Smith, Richard Sohl, sont décédés, l'équipe de Patti lance un généreux album double qui me la rend fort agréable et nettement indispensable pour l'oreille.
LAND (1975-2002) de PATTI SMITH
Je suis d'abord flabbergasté de découvrir dès le départ qu'un morceau que je connaissais de The Mission était en fait signé...Patti Smith et son bassiste Ivan Kral à l'origine en 1979. J'adore les deux versions de toute façon.
La minute trente qui précèdeRock'n Roll Nigger est intense mais quand la musique entre...wow!...fameux....un de mes morceaux préférés. Lenny Kaye, partenaire éternel à la guitare signe aussi le morceau.
Alors que le disco fait rage en 1975 , Smith a choisi le camp de la poésie et du punk. Elle revisite une chanson dun band irlandais Them de Van Morrison et la tricote à la manière Patti Smith. La ligne d'ouverture "Jesus died for somebody's sin but not mine" reste l'une des plus percutante en ouverture d'album du rock'n roll. Parfait crescendo de Smith et de son band. Cette chanson (cette ligne) ouvrait son premier album en 1975.
John Cale, ancien Velvet Underground produit son premier album en 1975 et Smith et lui sont deux lions dans l'arène. Cale voudra Free Money plus lente, Smith aura le dernier mot sur le crescendo. Ce morceau est inspiré directement de la famille de Smith et de leur rapport à l'argent. J'adore l'argent gratuit.
People Have the Power a été écrite à quatre mains avec l'aide de Fred "Sonic" Smith en 1988. Le morceau est tiré de son 5ème album Dream of Life. Les claviers de Richard Sohl (La compil est dédiée à sa mémoire) sont très 80's.
Bruce Springsteen enregistre Darkeness on the Edge of Town en 1978 tandis que Patti est dans le studio voisin. Le boss n'est pas satisfait de l'une de ses chansons et ne l'utilisera pas. Le producteur, Jimmy Lovine, est le même pour l'album de Springsteen et pour Easter, celui de Smith qui s'enregistre à côté. Il lui refile le morceau avec la permission de Bruce et la suite fait de Patti une artiste des top ten pour la seule fois de sa vie.
Frederick est une chanson d'amour pour le guitariste de la formation MC5 Fred "Sonic" Smith, futur collaborateur de Smith, et mari.
Summer Cannibals est l'un des premiers morceaux que j'ai connu de Patti, tiré de l'album que j'avais obtenu en promo copie en 1996, Gone Again. Très estival comme morceau, je trouve.
Les danses fantômes sont toujours adéquates pour les grandes prêtresses...Tiré de Easter en 1978.
Signé Karl & Smith, le morceau suivant tiré de Radio Ethiopa avait été joué souvent en spectacle avant de finalement atterrir sur une galette. Incantatoire.
1959 est le point fort d'un excellent album de Patti de 1997. La chanson traite de la Chine envahissant le Tibet cette année-là, 1959. Injustice toujours non vengée.
La chanson suivante est tout simplement splendide par une belle soirée d'été.
Micheal Stipe de R.E.M. remet la politesse à Miss Smith en 2000 dans les choeurs de Glitter in Their Eyes tiré de son 8ème album studio.
Le premier CD se termine sur une reprise d'un des meilleurs morceaux de Prince. Un inédit de Patti.
Le second CD commence avec le combo poésie/musique, le tout premier produit original enregistré par Patti. Sur la face B du premier 45 tours, une reprise de Jimi. L'esprit recherché du premier album en 1975.
Distant Fingers a été composé avec son amant de 1976, Allen Lanier de Blue öyster Cult.
Le rock qui suit sera tiré d'un spectacle en Oregon en mai 1978.
Le joli morceau qui suit est signé Kaye/Smith, fait-il référence au film de 1952? qui sait?
J'aime beaucoup le côté sombre et mystérieux du morceau suivant, il s'agit presque d'un chant atikamecw. Close to home.
Wing fait planer, comme si on avait des ailes...
Patti est presque possédée sur le morceau suivant. Il me semble voir le feu qui s'allume devant elle quand elle chante. I-Don't-Mind!
La mère de Patti Smith est plus fan de jazz que de musique d'autres genres, Patti et son indispensable guitariste Lenny Kaye qui sera de toute l'oeuvre de Smith, composent Birdland en tentant d'évoquer l'esprit de Jimi Hendrix en improvisant le morceau en studio. Les paroles sont tirés du livre de A Book of Dreams, les mémoires du psychiâtre/psychanalsyte Wilhlem Reich telles que narrées par son fils Peter en 1973.
Higher Learning est riche en texte et en musique. 7 minutes 30 d'envahissement des sens qui font du bien. Y a du jazz expérimental dans cette pièce. J'aime beaucoup.
Ce double album se ferme sur la poésie de Patti combinée à un morceau chantée pour sa mère en spectacle à Philadelphie en 1979.
Cette année marque le 40ème anniversaire du premier disque complet de Patti Smith, Horses.
Pour amateurs de poésie, de punk, de jazz rock, de New York, de femmes aux voix graves, de rock, de crescendo et de spoken word.